Un budget sous tension
Le débat budgétaire autour de la Sécurité sociale prend une tournure inédite avec la menace d'Édouard Philippe de voter contre le projet du gouvernement. Une décision qui s'inscrit dans une stratégie politique de plus en plus affirmée, à moins de deux ans de la présidentielle.
Une rupture consommée
Depuis la rentrée, les relations entre l'ancien Premier ministre et Emmanuel Macron se sont fortement dégradées. Philippe, désormais candidat à la présidentielle, exige la démission anticipée du chef de l'État pour sortir de la crise. "J'ai beaucoup de respect pour le président de la République, mais je ne lui dois rien. Il est venu me chercher." a-t-il déclaré, balayant les accusations de traîtrise.
Des réactions virulentes
Au sein de la majorité, les critiques fusent. Xavier Bertrand, président des Républicains en Hauts-de-France, accuse Philippe de "vengeance personnelle". Prisca Thévenot, députée Ensemble pour la République, dénonce un comportement "qui met en colère". Même les socialistes, comme Jérôme Guedj, fustigent cette posture, rappelant que "les Français n'ont pas besoin de jeux politiques".
Une stratégie risquée
Certains députés du Bloc Central estiment qu'Édouard Philippe, en perte de vitesse dans les sondages, cherche à se repositionner. "Il s'était construit une image d'homme d'État et aujourd'hui, il est prêt à tout pour faire tomber le gouvernement." accuse un haut responsable. Une posture qui rappelle celle d'Alain Juppé, son mentor, mais avec une radicalité inédite.
Un budget en jeu
Alors que le gouvernement peine à rassembler une majorité, le vote du budget de la Sécurité sociale s'annonce comme un test majeur. Si Philippe maintient sa menace, ce serait une première historique. Les socialistes appellent à l'unité, tandis que les critiques sur la gestion des comptes publics s'intensifient.
Un enjeu présidentiel
À 18 mois de l'élection, cette crise budgétaire révèle les fractures au sein de la majorité et les ambitions personnelles des candidats. Édouard Philippe, en rompant avec le socle macroniste, marque une nouvelle étape dans la "guerre des droites". Une stratégie qui pourrait soit le propulser, soit l'isoler davantage.