Un bras de fer politique aux conséquences incertaines
La tension monte à l'Assemblée nationale alors qu'Édouard Philippe, figure charismatique de la droite modérée, menace de faire capoter le budget de la Sécurité sociale. Ses 34 députés Horizons pourraient refuser de voter le texte, mettant en péril le gouvernement Lecornu II et ouvrant une crise politique majeure à moins de deux ans de la présidentielle.
Un calcul risqué pour 2027
L'ancien Premier ministre, souvent présenté comme un sérieux candidat à la présidentielle, semble jouer un jeu dangereux. En refusant de soutenir le budget, il prend le risque d'apparaître comme un fauteur de troubles, alors même qu'il se présente comme le garant de la stabilité budgétaire. Ses détracteurs y voient une manœuvre pour affaiblir Emmanuel Macron avant 2027.
Des mesures sociales dans le viseur
Philippe critique particulièrement deux mesures accordées aux socialistes : la suspension de la réforme des retraites et l'augmentation de la CSG sur les revenus du patrimoine. Ces concessions sont irresponsables
, a-t-il déclaré, rappelant son bilan à Matignon où le déficit public était sous contrôle.
Le spectre de la dissolution
Sans le soutien d'Horizons, le gouvernement pourrait se retrouver en grande difficulté. Bien que l'absence de budget ne provoque pas automatiquement la chute du gouvernement, elle fragiliserait sévèrement Sébastien Lecornu avant le vote du projet de loi de finances. Certains évoquent même le risque d'une dissolution anticipée, une perspective qui ferait le jeu de l'opposition.
Une stratégie électorale à haut risque
Philippe mise sur une rupture franche avec Macron pour se positionner en 2027. Mais son étoile pâlit dans les sondages, où il est désormais devancé par Jordan Bardella. S'il perd son statut de meilleur rempart contre l'extrême droite, son projet pourrait être marginalisé, analysent les observateurs.
Un enjeu pour la gauche
Cette crise budgétaire pourrait offrir une opportunité à la gauche, qui pourrait capitaliser sur les divisions à droite. Les socialistes, déjà bénéficiaires de concessions, pourraient tenter de pousser leur avantage, tandis que la France insoumise pourrait dénoncer un gouvernement incapable de rassembler.