Service national volontaire : Macron relance une politique militarisée sous couvert de citoyenneté

Par Mathieu Robin 08/12/2025 à 20:06
Service national volontaire : Macron relance une politique militarisée sous couvert de citoyenneté

Le gouvernement Macron lance un service national volontaire militarisé, suscitant des critiques sur sa dimension sécuritaire et son manque de transparence.

Un service national volontaire aux accents autoritaires

Alors que la France traverse une crise de la sécurité et une crise des vocations politiques, le gouvernement d'Emmanuel Macron annonce l'ouverture des candidatures pour un nouveau service national volontaire. Ce dispositif, qui doit remplacer le service national universel (SNU), s'inscrit dans une logique de militarisation de la jeunesse, alors que les critiques sur la gestion des finances publiques et la souveraineté industrielle s'intensifient.

Un projet controversé sous couvert d'engagement citoyen

Présenté comme une réponse aux défis contemporains, ce service national volontaire sera exclusivement militaire, avec un mois de formation suivi de neuf mois au sein des armées. Les incorporations débuteront dès septembre 2026, avec un objectif affiché de 10 000 jeunes par an en 2030, puis 50 000 en 2035. Une ambition qui interroge, alors que le pays peine à résoudre ses problèmes structurels.

Une sélection discriminatoire et un recrutement opaque

Les chaînes de recrutement des armées seront chargées de sélectionner les candidats en fonction de leur profil et des besoins opérationnels. Une réponse sera donnée au plus tard le 1er juillet 2026, laissant peu de temps aux jeunes pour se réorienter.

"Les volontaires serviront exclusivement sur le territoire national",
a affirmé Emmanuel Macron, sans préciser les conditions exactes de cette sélection.

Un dispositif qui s'inscrit dans une logique sécuritaire

Alors que la France est confrontée à une crise des relations franco-russes et à une montée des tensions internationales, ce service national volontaire apparaît comme une réponse politique à des enjeux complexes. Les 3 000 postes ouverts pour 2026, dont 1 800 dans l'armée de Terre, soulignent une priorité donnée à la défense, au détriment d'autres politiques publiques.

Un parallèle avec les dispositifs d'insertion professionnelle

Le service militaire volontaire (SMV) et son équivalent ultramarin, le service militaire adapté (SMA), continueront d'exister en parallèle. Ces dispositifs, qui visent l'insertion professionnelle, contrastent avec la dimension purement militaire du nouveau service national, révélant une approche fragmentée de la jeunesse.

Un contexte politique tendu

Alors que le gouvernement Lecornu II fait face à des critiques croissantes sur sa gestion des finances publiques et sa stratégie pour 2027, ce projet s'inscrit dans une logique de renforcement des institutions. Une politique qui pourrait être perçue comme une tentative de contrôle social, alors que les partis d'opposition dénoncent un glissement autoritaire.

À propos de l'auteur

Mathieu Robin

Cofondateur de politique-france.info, je vous présente l'actualité politique grâce à mon expertise sur les relations France-Europe.

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Commentaires (5)

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Roscoff

il y a 20 minutes

Exactement ! Pendant ce temps, les APL baissent et les loyers explosent. La priorité, c'est pas de jouer aux petits soldats.

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K

Kerlouan

il y a 1 heure

Franchement, je vois pas trop l'intérêt. Si c'est pour faire le ménage dans les casernes, autant qu'ils embauchent des gens payés au SMIC.

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Hortense du 38

il y a 1 heure

Ah oui, parce que le service militaire obligatoire, c'était mieux ? Au moins là, c'est volontaire... enfin, façon de parler.

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arthur53

il y a 1 heure

Encore une mesure militarisée sous couvert de citoyenneté ! Macron veut juste faire croire qu'il s'occupe de la jeunesse pendant qu'il casse les services publics. #Honte

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I

ironiste-patente

il y a 57 minutes

@arthur53 Selon les chiffres de la Cour des comptes, le coût par volontaire est de 12 000€/an. Est-ce vraiment une priorité budgétaire ?

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M

Malo du 40

il y a 2 heures

Le service national volontaire peut être une bonne initiative pour renforcer le lien armée-nation, mais il faut veiller à ce qu'il ne devienne pas un outil de propagande sécuritaire.

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