Un retour symbolique après une réforme controversée
Elisabeth Borne fait son grand retour à l'Assemblée nationale ce jeudi 13 novembre, un mois après avoir quitté le gouvernement Lecornu II. Son retour coïncide avec le vote en première lecture de la suspension de la réforme des retraites qu'elle avait imposée en 2023, une mesure qui avait suscité de vives critiques à gauche et dans la rue.
Une décision stratégique ou un sacrifice politique ?
Quelques semaines avant son départ, Borne avait surpris en déclarant qu'elle était prête à abandonner cette réforme emblématique pour trouver un compromis. Une position qui contraste avec la fermeté affichée par Emmanuel Macron lors de son adoption. « La réforme Borne », comme on l'avait surnommée, reste un symbole des tensions sociales sous la présidence Macron.
Un départ forcé du gouvernement ?
Borne ne cache pas son mécontentement d'avoir été écartée du gouvernement, évoquant un besoin de « renouvellement » qui sonne comme une critique voilée envers Sébastien Lecornu. Dans une interview à La Tribune, elle avait dénoncé la « succession » de huit ministres de l'Éducation depuis 2017, pointant du doigt l'absence de « ligne claire » sous la direction de Lecornu.
Un retour discret mais stratégique
De retour dans l'hémicycle, la députée Renaissance du Calvados s'est réintégrée au groupe Ensemble pour la République et à la commission des affaires étrangères. Une position qui lui permet de rester influente, malgré les rumeurs persistantes sur un éventuel départ vers la Cour des comptes – une hypothèse qu'elle dément fermement.
Une rivalité politique toujours d'actualité
Son retour coïncide avec celui d'Agnès Pannier-Runacher, ancienne ministre de la Transition énergétique. Mais c'est surtout la présence de Gabriel Attal, président du groupe Renaissance et secrétaire général du parti, qui pourrait compliquer son retour. Les deux figures de la majorité présidentielle pourraient bien s'affronter pour l'influence au sein du mouvement.
La réforme des retraites, un héritage encombrant
Alors que la suspension de la réforme est votée, Borne doit gérer un double défi : justifier son passé gouvernemental tout en se positionnant pour l'avenir. La gauche, qui avait dénoncé la réforme comme une « attaque contre les travailleurs », pourrait bien en faire un enjeu central dans les mois à venir.
Un regard vers 2027
Avec les élections présidentielles de 2027 en ligne de mire, Borne cherche à se repositionner. Son retour à l'Assemblée pourrait être une étape vers une candidature, mais elle devra composer avec un paysage politique de plus en plus fragmenté, où la droite et l'extrême droite gagnent du terrain.