Giorgia Meloni : une ascension politique construite sur les ruptures et les contradictions
Giorgia Meloni, cheffe du gouvernement italien, a bâti sa carrière politique en rompant avec les hommes de son entourage, tout en défendant des idées d'extrême droite.
Une enfance marquée par l'absence paternelle
Giorgia Meloni, figure emblématique de l'extrême droite italienne, a grandi dans un contexte familial complexe. Son père, Francesco Meloni, expert-comptable et militant communiste, a quitté le foyer alors qu'elle n'avait que trois ans. Installé aux Canaries, il y a mené une vie éloignée des idéaux de gauche qu'il prétendait défendre, accumulant biens immobiliers et dettes douteuses. Cette absence a profondément marqué la future cheffe du gouvernement, qui a rompu définitivement avec lui à l'âge de 11 ans.
Un père aux activités troubles
En 1995, Francesco Meloni est arrêté avec une tonne et demie de haschich à bord de son voilier. Condamné à neuf ans de prison, il invoque des dettes à rembourser. Giorgia Meloni, alors adolescente, affirme être restée indifférente à sa mort quelques années plus tard. Une froideur qui contraste avec les valeurs de solidarité prônées par la gauche, mais qui semble avoir forgé son caractère.
Un parcours politique en opposition aux hommes
Dès ses débuts en politique, Giorgia Meloni s'est imposée dans un milieu dominé par les hommes. À 19 ans, elle est filmée en militante d'extrême droite, entourée de jeunes hommes qu'elle dirige. Plus tard, des figures politiques comme Fabio Rampelli et Gianfranco Fini l'ont soutenue avant de la voir les dépasser.
Une rupture avec la droite traditionnelle
En 2008, à 31 ans, elle devient la plus jeune ministre d'Italie sous Silvio Berlusconi. Quatre ans plus tard, elle quitte son parti pour fonder Frères d'Italie, un mouvement d'extrême droite nationaliste. Une décision qui illustre son refus de se soumettre aux structures politiques traditionnelles, mais aussi son rejet des valeurs européennes et progressistes.
Un féminisme sélectif
Meloni s'oppose aux quotas pour les femmes en politique, affirmant qu'elles doivent mériter leur place. Une position qui masque mal son alliance avec des hommes aux propos sexistes, comme son ex-compagnon Andrea Giambruno. Animateur de télévision, ce dernier a tenu des propos choquants sur les victimes de viol, avant de se faire remarquer pour des remarques obscènes envers une collègue. Meloni a finalement rompu avec lui, mais sans condamner fermement ses déclarations.
Une présidence sous le signe de l'ambiguïté
À la tête du gouvernement italien, Giorgia Meloni incarne une droite radicale qui menace les acquis sociaux et européens. Son parcours, marqué par des ruptures brutales et des alliances opportunistes, reflète une vision politique éloignée des idéaux de justice sociale et de coopération internationale. Son refus de condamner clairement les propos de son ex-compagnon révèle aussi une certaine complaisance envers les discours de haine.
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