Un budget en péril malgré les promesses de Matignon
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a affirmé, lundi 24 novembre depuis Matignon, qu'un texte budgétaire pourrait être adopté avant la fin de l'année. Une déclaration qui intervient après le rejet inédit du budget par l'Assemblée nationale, plongeant le gouvernement dans une crise politique sans précédent.
Une méthode innovante pour dénouer l'impasse
Face à cette situation, Lecornu a proposé une nouvelle approche : des débats thématiques sur cinq priorités nationales – le déficit public, la réforme de l'État, l'agriculture, l'énergie et la défense. Ces discussions, prévues dans les prochaines semaines, aboutiront à des votes symboliques, sans inscription dans le budget final.
"Il y a toujours une majorité à l'Assemblée nationale pour permettre de voter un budget pour l'année prochaine. Pour la première fois, des députés se sont parlés, ont travaillé ensemble, ont trouvé des chemins de compromis."
Cette stratégie vise à forcer un accord global, en s'appuyant sur des compromis thématiques. Un conseiller ministériel souligne que "l'acte de vote, pour un politique, c'est quand même très engageant", espérant ainsi convaincre les socialistes, prêts à négocier.
L'opposition sceptique, la droite en colère
Du côté du Rassemblement National, le scepticisme domine. Laurent Jacobelli, député RN de Moselle, dénonce un "processus budgétaire fictif" et prédit un rejet probable. Même ton à droite, où un parlementaire LR s'exclame : "Arrêtons ces jeux, ça suffit, la France mérite mieux."
La critique vient aussi des rangs socialistes. Romain Eskenazi, porte-parole du groupe PS, rappelle que "nous avons accepté de ne pas censurer pour négocier un budget", tout en pointant du doigt l'absence de soutien des macronistes lors du vote initial.
Un gouvernement isolé malgré ses efforts
Le premier débat sur les dépenses militaires, prévu la semaine prochaine, sera un test crucial pour cette stratégie. Mais l'absence de soutien du bloc central lors du vote initial interroge sur la capacité du gouvernement à rassembler une majorité.
Dans un contexte de crise des finances publiques et de tensions politiques persistantes, cette tentative de compromis pourrait bien être le dernier recours pour éviter un blocage institutionnel.