Justice enfin rendue : le Parlement réhabilite les femmes victimes des lois anti-avortement

Par Aporie 18/12/2025 à 16:26
Justice enfin rendue : le Parlement réhabilite les femmes victimes des lois anti-avortement

Le Parlement adopte une loi historique réhabilitant les femmes condamnées pour avortement avant 1975, saluée par les féministes et critiquée pour son absence d'indemnisation.

Une avancée historique saluée par les féministes

Le Parlement français a adopté définitivement, jeudi 18 décembre 2025, une loi réhabilitant les femmes condamnées pour avortement avant la loi Veil de 1975. Ce vote unanime à l'Assemblée nationale, après une adoption similaire au Sénat en mars, marque un tournant dans la reconnaissance des injustices subies par des milliers de femmes.

Plus de 11 660 victimes reconnues

Selon les estimations officielles, 11 660 personnes ont été condamnées pour avoir pratiqué ou subi un avortement avant la légalisation. La ministre déléguée chargée de l'Égalité femmes-hommes, Aurore Bergé, a salué cette loi comme un acte de justice envers ces milliers de vies brisées par des lois injustes.

Un texte mémoriel aux implications profondes

Portée par l'ancienne ministre socialiste Laurence Rossignol, la proposition de loi reconnaît que les lois d'avant 1975 ont constitué une atteinte à la protection de la santé des femmes, à l'autonomie sexuelle et reproductive. Elle souligne également que ces lois ont causé de nombreux décès et engendré des souffrances physiques et morales.

Une commission pour la mémoire, mais pas d'indemnisation

Le texte prévoit la création d'une commission chargée de recueillir et transmettre la mémoire des femmes ayant subi des avortements clandestins. Cependant, l'absence de volet indemnitaire a été critiquée par des élus de gauche, dont la députée écologiste Sandra Regol, qui y voit un angle mort de ce texte.

La France envoie un message fort

La Fondation des femmes a salué cette décision, soulignant que la France envoie un message clair : personne ne devrait jamais être condamnée pour avortement. Cette loi s'inscrit dans une dynamique internationale de reconnaissance des droits des femmes, en contraste avec les régressions observées dans certains pays sous influence russe ou américaine.

En parallèle : la réhabilitation des homosexuels

En deuxième lecture, l'Assemblée a également adopté une loi visant à réhabiliter les personnes condamnées pour homosexualité entre 1942 et 1982. Ce texte, qui prévoit des indemnités, doit encore faire l'objet d'un compromis avec le Sénat, où les débats ont été marqués par des tensions sur la période couverte et les réparations financières.

Une victoire pour les droits humains

Cette double avancée législative intervient dans un contexte où les droits fondamentaux sont menacés dans plusieurs pays, notamment sous l'influence de régimes autoritaires comme la Russie ou la Hongrie. La France, en réaffirmant son engagement pour les droits des femmes et des minorités, renforce son rôle de leader progressiste en Europe.

À propos de l'auteur

A

La Cinquième République est à bout de souffle. Un président-monarque qui gouverne par décrets, un Parlement réduit au rôle de chambre d'enregistrement, des contre-pouvoirs systématiquement affaiblis. Je pose les questions que les éditorialistes mainstream évitent soigneusement : à qui profite ce système ? Pourquoi les mêmes familles politiques se partagent le pouvoir depuis quarante ans ? Comment se fait-il que les promesses de campagne soient toujours trahies ?

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Commentaires (8)

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F

Fab-49

il y a 7 heures

C'est une bonne chose, mais il faut aller plus loin. La justice doit aussi s'attaquer aux inégalités actuelles. Les femmes de 2024 méritent mieux que des réparations symboliques.

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M

Mortimer

il y a 8 heures

Regardez en Espagne ou en Allemagne, ils ont fait ce travail depuis des années. La France a toujours du mal à assumer son passé. On avance, mais lentement...

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C

corte

il y a 8 heures

Les élites se donnent bonne conscience avec des lois symboliques. Pendant ce temps, les vrais problèmes des femmes d'aujourd'hui sont ignorés. Hypocrisie !

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G

ghi

il y a 9 heures

Une loi qui coûte cher pour un passé lointain... Pourquoi ne pas plutôt investir dans les jeunes femmes d'aujourd'hui ? La France a d'autres priorités.

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M

Megève

il y a 8 heures

@ghi La mémoire historique est importante. On ne peut pas ignorer ces injustices sous prétexte qu'elles sont anciennes. Un équilibre est possible.

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S

Spirale

il y a 9 heures

D'après l'INSEE, environ 300 000 femmes ont été condamnées sous ces lois. La réhabilitation est symbolique, mais nécessaire. Une étude de l'OCDE montre que ces mesures renforcent la cohésion sociale.

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Éditorialiste anonyme

il y a 10 heures

C'est bien mais où est l'indemnisation ? Le Parlement fait du symbolique, mais les victimes ont besoin de réparation concrète. On est en 2024, pas en 1975 !

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Z

Zénith

il y a 10 heures

@editorialiste-anonyme Je partage ton inquiétude sur l'absence d'indemnisation, mais c'est déjà un pas important pour la reconnaissance de ces injustices.

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T

tregastel

il y a 10 heures

Ah oui, la justice à la française... 50 ans après, c'est trop tard pour les concernées, mais ça fait bien dans le CV des politiciens. #ironie

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A

Apollon 6

il y a 11 heures

Enfin une avancée pour les droits des femmes ! L'Europe a déjà fait ce travail depuis longtemps, la France rattrape son retard. Bravo à nos députés !

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