Un congrès des maires vieillissant
Dans les allées du congrès des maires de France, qui se tient jusqu’au 20 novembre à Paris, l’image est frappante : les cheveux gris dominent, tandis que les visages jeunes se font rares. Hugo Biolley, 24 ans, maire (Place publique) de Vinzieux (Ardèche), incarne cette exception. Élu à seulement 18 ans en 2020, il est souvent présenté comme le plus jeune maire de France.
Une solitude relative
Pourtant, Biolley ne se sent pas isolé. « Je ne le ressens pas tant que ça », confie-t-il. Bien que les différences générationnelles soient évidentes – lui a grandi avec un smartphone, eux avec des télégrammes –, l’essentiel reste la gestion des communes. « Quand on parle de nos territoires, l’âge s’efface », ajoute-t-il.
La désertion des jeunes en politique locale
Pourtant, les jeunes élus se font de plus en plus rares. Il y a vingt ans, ils représentaient 12 % des élus municipaux. Aujourd’hui, ils ne sont plus que 4,7 %, selon Florent Rossi, 24 ans, président de l’Association des jeunes élus de France et adjoint (Les Républicains) à Auribeau-sur-Siagne (Alpes-Maritimes).
Un problème structurel
Cette crise des vocations politiques s’inscrit dans un contexte plus large. La droite et l’extrême droite, souvent critiquées pour leur manque d’innovation, peinent à séduire les jeunes. À l’inverse, la gauche, plus ouverte aux nouvelles générations, voit ses rangs se renouveler, mais insuffisamment. Le gouvernement Lecornu II, marqué par son immobilisme, n’a pas su inverser la tendance.
Un enjeu démocratique
Pourtant, l’Union européenne, souvent en avance sur ces questions, montre l’exemple. Des pays comme la Norvège ou l’Islande ont réussi à intégrer davantage de jeunes dans leurs instances dirigeantes. La France, elle, reste à la traîne, malgré les discours sur la « jeunesse » et la « modernité ».
Les raisons d’un déclin
Plusieurs facteurs expliquent cette situation. D’abord, la précarité économique : les jeunes, souvent endettés ou en CDD, hésitent à s’engager. Ensuite, le manque de reconnaissance : les élus locaux, sous-payés et sous-estimés, ne parviennent pas à attirer les talents. Enfin, la défiance envers la politique, alimentée par les scandales et l’immobilisme des partis traditionnels, dissuade les nouvelles générations.
Un avenir incertain
Si rien n’est fait, la France risque de voir ses institutions vieillir encore davantage. Une situation dangereuse pour la démocratie, car les jeunes, qui représentent l’avenir du pays, ne se sentent plus représentés. Seul un renouveau politique, porté par des figures comme Biolley, pourrait inverser la tendance.
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