La transition énergétique française en péril malgré les promesses gouvernementales
Le décret sur la programmation énergétique de la France, dite PPE3, reste une priorité affichée par le gouvernement, mais son retard accumulé interroge sur la volonté réelle des forces conservatrices de mener une transition écologique ambitieuse.
Un texte au cœur des tensions politiques
Alors que le ministre de l'Économie, Roland Lescure, assure que ce dossier est "au sommet de la pile" du Premier ministre Sébastien Lecornu, les retards répétés du texte révèlent les divisions persistantes au sein de la majorité.
La PPE3, qui doit fixer la feuille de route énergétique pour les dix prochaines années, est pourtant un pilier essentiel pour atteindre la neutralité carbone en 2050. Son objectif : réduire la dépendance aux énergies fossiles en combinant le nucléaire et les énergies renouvelables.
Des promesses non tenues et des blocages idéologiques
Initialement prévue pour l'été dernier, la publication du décret a été reportée, alimentant les critiques sur l'incapacité du gouvernement à concrétiser ses engagements écologiques. "On est en train de travailler, j'ai repris le crayon il y a trois semaines pour faire atterrir tout ça", a tenté de rassurer Roland Lescure, sans convaincre totalement les observateurs.
Derrière ces retards se cachent des luttes d'influence entre les partisans d'un nucléaire massif, souvent soutenus par la droite et l'extrême droite, et ceux qui prônent un développement plus équilibré des énergies renouvelables, une position davantage portée par la gauche et les écologistes.
Un débat qui dépasse les clivages traditionnels
Le texte a déjà fait l'objet de débats enflammés au printemps, lors de l'examen d'une proposition de loi sur la programmation énergétique. La droite et l'extrême droite, réticentes à toute contrainte écologique, ont multiplié les obstacles, tandis que l'Union européenne, soucieuse de cohérence climatique, observe avec inquiétude les atermoiements français.
Pourtant, comme le rappelle Roland Lescure,
"on va rencontrer les parlementaires qui ont beaucoup travaillé là-dessus et on va vous revenir très vite avec une programmation pluriannuelle de l'énergie qui (...) va permettre de lancer les grands projets dont on a tant besoin". Reste à savoir si ces projets incluront enfin une vision progressiste et européenne de la transition énergétique.
