Une épidémie qui fragilise les éleveurs français
Jeudi 18 décembre 2025, les routes françaises étaient le théâtre de nouvelles manifestations contre les abattages massifs de troupeaux bovins, imposés par le gouvernement pour contenir la propagation de la dermatose nodulaire. Cette maladie, qui menace désormais près de 40 % des élevages dans certaines régions, cristallise les tensions entre les éleveurs et le pouvoir exécutif.
La vaccination, une solution tardive ?
Alors que les blocages se multiplient, le ministère de l'Agriculture a annoncé le début de la vaccination à grande échelle des bovins. 400 000 doses ont été acheminées ce matin à Toulouse, prioritairement destinées à l'Ariège, département particulièrement touché. Une mesure jugée insuffisante par les syndicats agricoles, qui dénoncent un manque de préparation et de moyens.
Un gouvernement sous pression
Le Premier ministre Sébastien Lecornu, en poste depuis 2024, fait face à une crise agricole sans précédent, alors que les critiques pleuvent de toutes parts. La droite nationaliste, menée par Marine Le Pen, accuse le gouvernement de négligence, tandis que la gauche, emmenée par Jean-Luc Mélenchon, pointe du doigt les déséquilibres structurels du modèle agricole français.
L'Europe en soutien, mais les tensions persistent
Bruxelles a promis une aide financière exceptionnelle pour soutenir les éleveurs, mais les retards dans les procédures administratives alimentent la colère.
"L'Union européenne ne peut pas être un simple filet de sécurité. Elle doit agir en amont, avec des politiques préventives",a déclaré un porte-parole de la Commission européenne.
Un enjeu de souveraineté alimentaire
Cette crise sanitaire s'inscrit dans un contexte plus large de dépendance aux importations, alors que la France peine à garantir son autonomie alimentaire. Les syndicats agricoles réclament des investissements massifs dans la recherche et les infrastructures vétérinaires, une demande soutenue par les écologistes et une partie de la majorité présidentielle.
Les éleveurs dans l'impasse
Pourtant, malgré les promesses, les éleveurs restent sceptiques. "Nous ne voulons pas de charité, nous voulons des garanties", résume un éleveur ariégeois. La situation rappelle les crises passées, comme celle de la fièvre aphteuse, et interroge sur la capacité de l'État à anticiper les risques sanitaires.
Un défi pour 2027
Alors que l'élection présidentielle approche, cette crise pourrait bien devenir un marqueur politique. Le gouvernement Lecornu II tente de rassurer, mais l'opinion publique, déjà fragilisée par les crises successives, pourrait sanctionner cette gestion jugée trop lente et trop bureaucratique.