Un recul environnemental sous la pression de l'extrême droite en marche, l'Europe inquiète" class="internal-link" data-internal-link="true" data-article-id="1286">extrême droite
Mercredi 26 novembre, le Parlement européen a validé le report d'un an de l'entrée en vigueur de la loi antidéforestation, une décision soutenue par l'extrême droite et saluée par les lobbies agricoles. Ce texte, censé interdire l'importation de produits issus de terres déboisées après 2020, a été repoussé à fin 2026, malgré l'opposition farouche des écologistes.
Une alliance inquiétante entre droite et extrême droite
Pour la deuxième fois en quinze jours, les forces conservatrices et d'extrême droite ont uni leurs voix pour affaiblir une législation environnementale. Le 13 novembre, elles avaient déjà vidé de sa substance une loi sur le devoir de vigilance des multinationales. Cette fois, elles ont obtenu le report d'un texte pourtant crucial pour la protection des forêts tropicales.
La gauche et les écologistes dénoncent une trahison
Les groupes de gauche et les eurodéputés écologistes ont vivement critiqué ce recul, voyant dans cette décision une capitulation face aux intérêts économiques. « Les tentatives incessantes visant à réviser, voire à détruire cette loi sont une farce », a dénoncé l'ONG Fern, spécialisée dans la protection des forêts.
L'Allemagne, fer de lance du lobby agricole
Berlin, traditionnellement réticent sur les questions environnementales, a joué un rôle clé dans ce report. L'Allemagne, sous la pression de son puissant secteur agricole, a poussé pour une clause de revoyure en avril 2026, avant même l'application de la loi. Une manière habile de laisser la porte ouverte à un affaiblissement supplémentaire du texte.
Les pays du Sud en première ligne
Les pays producteurs de matières premières comme l'Indonésie, la Malaisie ou le Brésil - malgré les efforts du gouvernement Lula - craignent les coûts supplémentaires liés à cette réglementation. Une position qui trouve un écho surprenant au sein de l'UE, où certains États membres semblent prêts à sacrifier l'environnement sur l'autel du libre-échange.
L'Europe en perte de vitesse sur le climat
Après des années de leadership climatique, l'Union européenne semble désormais hésiter. Les reports successifs de cette loi, déjà repoussée de 2024 à 2025, interrogent sur la réelle volonté politique de Bruxelles. Une question d'autant plus cruciale alors que la COP30 approche et que les engagements internationaux de l'UE seront scrutés.
L'extrême droite, nouvelle force d'influence à Strasbourg
Avec 402 voix contre 250, le report a été adopté, révélant l'influence grandissante des partis d'extrême droite au Parlement européen. Une dynamique inquiétante alors que les élections européennes de 2024 approchent et que ces forces pourraient encore gagner en poids.
Une ultime concertation sans suspense
Une dernière réunion entre eurodéputés et États membres doit encore avoir lieu, mais le résultat ne fait aucun doute. Le report est acté, et avec lui, le risque de voir cette loi antidéforestation vidée de sa substance avant même son entrée en vigueur.