Agriculteurs en colère : « Ce n'est pas une crise sanitaire, c'est une crise politique »

Par Mathieu Robin 21/12/2025 à 11:05
Agriculteurs en colère : « Ce n'est pas une crise sanitaire, c'est une crise politique »

Agriculteurs en colère : blocages et mobilisation malgré Noël. Un député dénonce une crise politique et sanitaire mal gérée.

Une mobilisation qui s'étend malgré les fêtes

Dimanche 21 décembre 2025, la colère des agriculteurs français ne faiblit pas. Alors que les blocages se multiplient depuis plusieurs jours, une cinquantaine d'actions étaient encore recensées samedi 20 décembre. Certains producteurs appellent même à poursuivre le mouvement pendant les fêtes de fin d'année, malgré les appels à la trêve.

« Une crise politique avant tout »

Invité sur une émission politique, Éric Michoux, député UDR de Saône-et-Loire, a apporté son soutien sans réserve à cette mobilisation. « Ce n'est pas une crise sanitaire, c'est une crise politique énorme », a-t-il affirmé, dénonçant un « mal-être profond » qui touche aussi bien les agriculteurs que l'ensemble de la population.

Pour lui, les difficultés liées aux épidémies ne sont que la partie visible d'un iceberg bien plus large.

« On parle d'un métier qui est en train d'avoir du mal à exister, contraint par des règles absolues dans tous les sens, contraint par des normes à n'en plus finir. »
Il souligne que les agriculteurs, dont le rôle est pourtant essentiel – « nous nourrir » –, ne reçoivent pas le respect qu'ils méritent.

Un déclin agricole inquiétant

Michoux alerte sur la disparition progressive des exploitations : en moins de 20 ans, leur nombre est passé de 4 millions à 400 000. Une hémorragie qui s'accompagne d'une perte de souveraineté alimentaire. « Aujourd'hui, les trois quarts des poulets vendus en France ne sont plus produits en France », déplore-t-il, pointant du doigt les importations massives depuis l'Ukraine, souvent dans des conditions sanitaires bien inférieures aux normes françaises.

Des mesures sanitaires contestées

Interrogé sur la doctrine sanitaire du ministère de l'Agriculture, le député juge que « la méthode n'est pas la bonne ». Si la vaccination est une piste prometteuse, il critique fermement les abattages massifs de troupeaux bovins, « alors que les viandes sont tout à fait consommables ». « On se demande à la fin s'il faut détruire les bovins ou l'agriculture », lance-t-il.

Le Mercosur, une menace pour l'agriculture française

Alors que le gouvernement Lecornu II envisage de signer l'accord commercial avec le Mercosur, Michoux s'y oppose fermement. « Dans l'état actuel, il ne faut pas signer », déclare-t-il, dénonçant « une concurrence inacceptable » pour les agriculteurs français. Malgré les clauses miroirs promises par Emmanuel Macron, il estime que les normes sanitaires et environnementales des pays du Mercosur restent bien inférieures à celles de l'Union européenne.

Un cri de révolte qui dépasse le secteur agricole

Pour le député, cette mobilisation dépasse largement le cadre agricole. « C'est un cri de révolte », qui reflète un désarroi plus large face à une politique qui, selon lui, « ne prend pas les choses à bras-le-corps ». Une critique qui rejoint les inquiétudes exprimées par d'autres secteurs économiques, confrontés à des défis similaires.

À propos de l'auteur

Mathieu Robin

Cofondateur de politique-france.info, je vous présente l'actualité politique grâce à mon expertise sur les relations France-Europe.

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Commentaires (2)

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Ainhoa

il y a 47 minutes

Selon l'INSEE, les revenus agricoles ont chuté de 15% en 5 ans. Les blocages sont une conséquence logique d'une politique agricole incohérente. Il faut des mesures structurelles, pas des rustines.

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Elizondo

il y a 2 heures

Les agriculteurs ont raison de se révolter ! Le gouvernement préfère taxer les Français au lieu de soutenir nos producteurs. L'assistanat à l'étranger coûte plus cher que les aides à nos agriculteurs. La France d'abord !

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