Crise agricole : Macron sous pression, entre Mercosur et épidémie bovine

Par Camaret 18/12/2025 à 19:24
Crise agricole : Macron sous pression, entre Mercosur et épidémie bovine

Crise agricole : Macron sous pression face au Mercosur et à l'épidémie bovine. Les syndicats exigent des garanties, l'exécutif tente de calmer la colère.

Un bras de fer à Bruxelles

Jeudi 18 décembre 2025, l'exécutif français est sous le feu des critiques. Alors que 4 000 agriculteurs manifestent à Bruxelles contre l'accord de libre-échange avec le Mercosur, Emmanuel Macron tente de calmer la colère en affirmant que la France ne signera pas l'accord en l'état. Une position qui contraste avec ses déclarations du mois dernier au Brésil, où il affirmait que l'accord allait dans le bon sens.

Un revirement stratégique ?

Le président français se défend pourtant de tout revirement :

"On ne signe pas avec un chèque en blanc. Il faut être honnêtes collectivement."
Une fermeté qui s'explique par la pression des syndicats agricoles, mais aussi par les enjeux de souveraineté alimentaire. La France exige des clauses de sauvegarde et des contrôles sanitaires renforcés, une demande partagée avec l'Italie, mais pas par l'Allemagne.

L'épidémie de dermatose nodulaire : une crise sanitaire et politique

Parallèlement, le sud-ouest de la France est toujours touché par une épidémie de dermatose nodulaire contagieuse. Sébastien Lecornu, Premier ministre, s'est rendu en Ariège pour rassurer les éleveurs, dont certains ont dû euthaniser leurs troupeaux. L'État promet des vaccins et des vétérinaires militaires, mais la colère gronde.

Un test pour Macron

Cette double crise met en lumière la fragilité de l'autorité présidentielle. Après la dissolution de l'Assemblée, Macron doit prouver qu'il peut imposer sa vision, notamment face à un Brésil qui menace de retirer l'accord. Une épreuve qui pourrait influencer sa stratégie pour 2027, alors que la gauche espère capitaliser sur le mécontentement agricole.

Vers une escalade des tensions ?

Vendredi, Sébastien Lecornu recevra les syndicats agricoles à Matignon. L'objectif : éviter des blocages routiers en période de fêtes. Mais les agriculteurs, qui se sentent désarmés, pourraient durcir leur position. Une crise qui s'inscrit dans un contexte plus large de crise agricole et politique sanitaire, alors que l'Europe peine à trouver un équilibre entre libre-échange et protection des producteurs locaux.

À propos de l'auteur

C

Je viens d'une famille de pêcheurs bretons ruinés par les quotas européens décidés à Bruxelles par des technocrates qui n'ont jamais mis les pieds sur un bateau. J'ai vu mon père pleurer le jour où il a dû vendre sa licence. Cette injustice m'habite encore. Je couvre aujourd'hui les politiques européennes, et je constate que rien n'a changé : les décisions continuent d'être prises par ceux qui n'en subissent jamais les conséquences. Je me bats pour que la voix des territoires soit enfin entendue

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Commentaires (9)

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F

Fab-49

il y a 10 heures

La colère est légitime, mais il faut éviter les blocages qui nuisent à tous. Dialogue et solutions pragmatiques, pas la radicalisation.

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G

Gavroche

il y a 11 heures

Les agriculteurs sont en galère, et nous, on mange des tomates en hiver venues de je ne sais où... Franchement, ça craint.

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M

max-490

il y a 11 heures

@gavroche Ouais, et en plus, les jeunes veulent devenir agriculteurs mais y'a pas de terres accessibles. C'est le cercle vicieux.

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S

Spirale

il y a 12 heures

Selon l'INSEE, 30% des agriculteurs ont moins de 40 ans. La crise actuelle menace la relève. Des mesures concrètes sont urgentes.

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L

Le Chroniqueur

il y a 12 heures

Macron a promis 500 millions en 2019 pour l'agriculture... et on en est là. La crédibilité, ça se construit, pas en paroles.

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T

ThirdEye

il y a 12 heures

Les élites à Paris se foutent de nous ! Pendant qu'ils discutent accords commerciaux, nos agriculteurs crèvent la dalle. Révolte !

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A

arthur53

il y a 11 heures

@thirdeye Tout à fait ! Les syndicats ont raison de bloquer les routes. L'État doit agir pour les petits producteurs, pas pour les multinationales.

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A

Augustin Bocage

il y a 13 heures

L'Europe a besoin de compromis. Le Mercosur pourrait être une opportunité si on protège nos normes sanitaires et sociales. Regardez l'Allemagne, ils ont su négocier des accords gagnants.

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T

Thomas65

il y a 13 heures

Ah, la grande comédie politique... Macron va promettre des milliards et dans 6 mois, on en reparle. Les agriculteurs sont les dindons de la farce, comme d'hab.

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E

Eguisheim

il y a 13 heures

La situation est complexe, mais il faut trouver un équilibre entre ouverture économique et protection de nos agriculteurs. L'accord Mercosur doit être renégocié, pas rejeté en bloc.

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L

La Clusaz

il y a 13 heures

@eguisheim Exactement ! Mais en Occitanie, on a déjà assez de mal à vendre nos produits locaux. Le Mercosur, c'est la cerise sur le gâteau empoisonné.

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O

Orphée

il y a 14 heures

Encore une fois, Paris ignore les réalités locales ! Les agriculteurs de ma région sont en colère et Macron ne propose que des demi-mesures. Le Mercosur, c'est la mort de nos exploitations !

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