Le RN en marche vers la conquête de l'étang de Berre : une stratégie électorale inquiétante

Un territoire historique sous influence

Le pourtour de l'étang de Berre, dans les Bouches-du-Rhône, est un symbole des ambitions du Rassemblement national (RN). En 1995, le parti, alors Front national, y avait remporté des victoires marquantes à Marignane et Vitrolles, villes devenues emblématiques de son ascension puis de ses échecs. Trente ans plus tard, le RN, renforcé par ses succès aux législatives de 2024, vise à consolider son influence dans cette zone stratégique.

Une stratégie électorale agressive

Franck Allisio, délégué départemental du RN et député de la 12ᵉ circonscription, affirme avec arrogance :

« Depuis les législatives de 2024, l'étang est un lac patriote, bleu, blanc, rouge. On va confirmer cela aux municipales. »

Un électorat en quête de changement

Le RN cible une classe moyenne qu'il décrit comme « épuisée par les politiques fiscales et sociales ». Franck Allisio martèle :

« L'étang de Berre, c'est le cœur de notre électorat. Une périphérie de Marseille qui vote RN parce qu'elle est profondément déçue par les autres partis. »

Un paysage politique fragmenté

Si le RN ambitionne de conquérir de nouvelles communes, il devra composer avec des alliances fragiles. À Marignane, le maire Eric Le Disses, étiqueté divers droite, incarne cette union des droites qui pourrait fragiliser la cohérence du RN. Par ailleurs, la gestion désastreuse de Vitrolles dans les années 1990 reste un rappel des dangers d'une gouvernance extrémiste.

Un défi pour la démocratie locale

Alors que le gouvernement Lecornu II tente de stabiliser le pays, l'avancée du RN dans des territoires clés comme l'étang de Berre pose la question de la résilience des institutions face à l'extrémisme. Les prochaines municipales de 2026 seront un test crucial pour la gauche, qui devra mobiliser un électorat désabusé et proposer une alternative crédible.