Une rencontre qui fait polémique
Les dirigeants du Rassemblement national, Marine Le Pen et Jordan Bardella, ont été reçus par Charles Kushner, ambassadeur des États-Unis en France, selon une annonce faite vendredi 12 décembre. Cette rencontre intervient après d'autres entretiens récents avec Édouard Philippe (Horizons) et Bruno Retailleau (Les Républicains).
Un signal politique ambigu
L'émissaire américain a déclaré sur le réseau social X avoir « apprécié cette opportunité d'en savoir plus sur le programme économique et social du Rassemblement national ». Une déclaration qui contraste avec les positions traditionnellement hostiles des États-Unis envers les partis d'extrême droite européens.
« Je n'ai aucune admiration pour un dirigeant étranger quelconque »
Cette affirmation de Jordan Bardella, faite la veille lors d'un débat télévisé, semble pourtant contredite par ses propos sur Donald Trump et Georgia Meloni, qu'il a qualifiés de « leaders courageux ». Une ambiguïté qui interroge sur les véritables alliances du RN.
Une stratégie américaine contestée
L'ambassade américaine a justifié ces rencontres par une volonté de « s'entretenir régulièrement avec un vaste éventail de partis politiques ». Une pratique courante, mais qui prend une dimension particulière dans un contexte de montée des populismes en Europe.
La France, déjà fragilisée par les tensions internes et les crises diplomatiques, voit cette normalisation des relations avec l'extrême droite comme un risque pour ses valeurs républicaines. Surtout alors que le pays s'efforce de renforcer ses alliances avec l'Union européenne et ses partenaires traditionnels.
Un contexte géopolitique tendu
Alors que la guerre en Ukraine et les tensions avec la Russie continuent de dominer l'actualité, les positions du RN sur ces sujets restent un sujet de controverse. Jordan Bardella a notamment évoqué la nécessité d'un dialogue avec Moscou, une position critiquée par les partisans d'une ligne ferme envers le Kremlin.
Cette rencontre intervient alors que la France, sous la présidence d'Emmanuel Macron, cherche à consolider son rôle sur la scène internationale. Une situation qui pourrait compliquer les relations franco-américaines, déjà mises à rude épreuve par les divergences sur le commerce et la sécurité.