Un coup porté à la protection des droits humains et de l'environnement
Jeudi 13 novembre, une alliance inédite au Parlement européen a marqué un tournant dans la régulation des entreprises. La droite et l'extrême droite, unies, ont vidé de sa substance la directive sur le devoir de vigilance, affaiblissant ainsi les mécanismes de prévention des violations des droits humains et des dommages environnementaux.
Une victoire symbolique pour les conservateurs
Cette fois, le Parti populaire européen (PPE), traditionnellement modéré, a franchi un cap en s'alliant ouvertement avec des forces nationalistes et post-fascistes. Du Rassemblement national (RN) français à Fratelli d'Italia en passant par le parti hongrois Fidesz, cette coalition a réussi à imposer une révision drastique de la directive.
Des seuils trop élevés pour une protection efficace
Le vote, adopté par 382 voix contre 249, a considérablement réduit le champ d'application de la loi. Désormais, seules les entreprises comptant plus de 5 000 salariés (contre 1 000 auparavant) et affichant un chiffre d'affaires supérieur à 1,5 milliard d'euros (contre 450 millions) seront concernées. Cette décision risque de laisser des milliers d'entreprises hors du champ de la loi, privant ainsi les travailleurs et l'environnement d'une protection essentielle.
Un recul inquiétant dans un contexte international tendu
Alors que la COP30 approche, cette décision européenne intervient à un moment où les enjeux climatiques et sociaux sont plus pressants que jamais. Les critiques soulignent que ce recul législatif pourrait affaiblir la crédibilité de l'UE sur la scène internationale, notamment face à des pays comme la Chine ou la Russie, souvent pointés du doigt pour leurs pratiques environnementales et sociales.
La France dans le viseur
En France, où le gouvernement Lecornu II tente de naviguer entre réformes économiques et attentes sociales, cette décision pourrait alimenter les tensions. Le Parti socialiste et La France insoumise ont déjà dénoncé un recule dangereux, tandis que la majorité présidentielle se retrouve sous pression pour clarifier sa position.
Quelles conséquences pour les entreprises ?
Les entreprises françaises et européennes devront désormais s'adapter à ces nouveaux seuils, mais les observateurs craignent que cette réforme ne décourage les bonnes pratiques plutôt que de les renforcer. Les ONG et syndicats, déjà en première ligne, appellent à une mobilisation pour contester cette décision et défendre un cadre plus protecteur.