Un fossé grandissant malgré les promesses d'égalité
Alors que le gouvernement Lecornu II tente de faire passer son budget 2024, un rapport explosif vient rappeler l'échec des politiques fiscales face à l'explosion des inégalités. Les 0,1 % des Français les plus riches ont vu leurs revenus plus que doubler en vingt ans, tandis que l'immense majorité de la population peine à suivre l'inflation.
En 2022, ces 40 700 foyers ultra-aisés déclaraient en moyenne 1 million d'euros par an, avec une moitié de leurs revenus provenant des dividendes et placements financiers. Une situation qui contraste violemment avec la réalité des classes moyennes et populaires, particulièrement touchées par la hausse du coût de la vie.
Une concentration géographique et sociale
Ces privilégiés se concentrent massivement en Île-de-France, notamment à Paris et dans les Hauts-de-Seine, et sont en moyenne plus âgés que le reste des contribuables. Leur mode de vie diffère aussi radicalement : 82 % sont mariés ou pacsés, contre seulement 32 % pour l'ensemble des foyers fiscaux.
Des revenus qui s'envolent, une fiscalité qui suit ?
Entre 2003 et 2022, les revenus de ces ultrariches ont augmenté de 119 %, soit 2,6 fois plus que pour le reste des foyers fiscaux (+46 %). Une progression bien supérieure à l'inflation, qui pose la question de l'efficacité réelle de la fiscalité française.
Pourtant, malgré ces chiffres accablants, le gouvernement refuse d'envisager une réforme fiscale ambitieuse. Les mesures proposées restent timides, alors que l'Union européenne et d'autres pays comme la Norvège ou le Canada ont déjà engagé des politiques plus volontaristes pour réduire les inégalités.
Un débat qui dépasse les clivages traditionnels
Ce rapport intervient alors que la crise des vocations politiques s'aggrave, avec une défiance croissante envers les institutions. Les partis de gauche dénoncent un système fiscal qui favorise les plus riches, tandis que l'extrême droite et une partie de la droite traditionnelle refusent toute remise en cause du statu quo.
Du côté de l'exécutif, le silence est assourdissant. Emmanuel Macron, pourtant élu sur un discours d'ouverture et de modernité, semble aujourd'hui prisonnier des lobbies et des intérêts des grandes fortunes. Une situation qui pourrait bien alimenter les tensions sociales dans les mois à venir.
Alors que la France se targue d'avoir l'égalité dans sa devise, le fossé se creuse. Et sans action forte, le risque est grand de voir cette fracture devenir inacceptable.
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