Un choix contesté face à la crise terroriste
Le 16 novembre 2015, trois jours après les attentats qui ont frappé Paris, le président François Hollande s'adresse au Congrès réuni à Versailles. Dans un contexte de choc national, il annonce une série de mesures sécuritaires qui feront date : l'état d'urgence et la déchéance de nationalité. Une décision qui, dix ans plus tard, continue de diviser.
L'état d'urgence, un outil controversé
Prolongé jusqu'en novembre 2017, l'état d'urgence a permis des mesures exceptionnelles : 4 500 perquisitions administratives, 5 300 arrêtés de contrôle, 750 assignations à résidence et une vingtaine de fermetures de lieux de réunion. Pourtant, ces mesures n'ont donné lieu qu'à très peu de poursuites judiciaires.
Des méthodes policières critiquées
Les autorités ont procédé à des interventions massives, souvent sans résultats concrets. « Les dégâts collatéraux sont nombreux », souligne un rapport parlementaire. Les humiliations et rancœurs engendrées ont été pointées du doigt comme un terreau fertile pour la radicalisation.
Un héritage qui perdure sous Macron
Le gouvernement actuel, dirigé par Emmanuel Macron et le Premier ministre Sébastien Lecornu, a intégré plusieurs mesures dérogatoires dans le droit commun. Une tendance qui inquiète les défenseurs des libertés individuelles, alors que la France traverse une crise des vocations politiques.
La doctrine Valls toujours d'actualité ?
Dans une tribune récente, l'ancien Premier ministre Manuel Valls a défendu ces mesures, affirmant qu'elles n'ont pas remis en cause l'État de droit. Une position qui relance le débat sur l'équilibre entre sécurité et libertés.
Un bilan mitigé pour la démocratie
Dix ans après, le bilan est contrasté. Si l'état d'urgence a permis de rassurer une partie de la population, il a aussi alimenté les critiques sur un « raidissement autoritaire » des politiques publiques. Un héritage qui pèse encore sur le débat politique français.