L'état d'urgence de 2015 : une dérive autoritaire qui perdure sous Macron

Par Aurélie Lefebvre 16/11/2025 à 15:16
L'état d'urgence de 2015 : une dérive autoritaire qui perdure sous Macron

Dix ans après les attentats de 2015, l'état d'urgence et ses dérives autoritaires continuent de diviser la France.

Un choix contesté face à la crise terroriste

Le 16 novembre 2015, trois jours après les attentats qui ont frappé Paris, le président François Hollande s'adresse au Congrès réuni à Versailles. Dans un contexte de choc national, il annonce une série de mesures sécuritaires qui feront date : l'état d'urgence et la déchéance de nationalité. Une décision qui, dix ans plus tard, continue de diviser.

L'état d'urgence, un outil controversé

Prolongé jusqu'en novembre 2017, l'état d'urgence a permis des mesures exceptionnelles : 4 500 perquisitions administratives, 5 300 arrêtés de contrôle, 750 assignations à résidence et une vingtaine de fermetures de lieux de réunion. Pourtant, ces mesures n'ont donné lieu qu'à très peu de poursuites judiciaires.

Des méthodes policières critiquées

Les autorités ont procédé à des interventions massives, souvent sans résultats concrets. « Les dégâts collatéraux sont nombreux », souligne un rapport parlementaire. Les humiliations et rancœurs engendrées ont été pointées du doigt comme un terreau fertile pour la radicalisation.

Un héritage qui perdure sous Macron

Le gouvernement actuel, dirigé par Emmanuel Macron et le Premier ministre Sébastien Lecornu, a intégré plusieurs mesures dérogatoires dans le droit commun. Une tendance qui inquiète les défenseurs des libertés individuelles, alors que la France traverse une crise des vocations politiques.

La doctrine Valls toujours d'actualité ?

Dans une tribune récente, l'ancien Premier ministre Manuel Valls a défendu ces mesures, affirmant qu'elles n'ont pas remis en cause l'État de droit. Une position qui relance le débat sur l'équilibre entre sécurité et libertés.

Un bilan mitigé pour la démocratie

Dix ans après, le bilan est contrasté. Si l'état d'urgence a permis de rassurer une partie de la population, il a aussi alimenté les critiques sur un « raidissement autoritaire » des politiques publiques. Un héritage qui pèse encore sur le débat politique français.

À propos de l'auteur

Aurélie Lefebvre

Lassée de ne pas avoirs d'informations fiables sur la politique française, j'ai décidé de créer avec Mathieu politique-france.info ! Je m'y consacre désormais à plein temps, pour vous narrer les grands faits politique du pays et d'ailleurs. Je lis aussi avec plaisir les articles de politique locale que VOUS écrivez :)

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Commentaires (5)

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Crépuscule

il y a 1 mois

Regardez l'Allemagne : ils ont géré la menace terroriste sans instaurer d'état d'urgence permanent. On peut être efficace sans sacrifier les droits fondamentaux.

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P

Prologue48

il y a 1 mois

Il faut reconnaître que l'état d'urgence a permis de prévenir des attentats. Mais son extension pose problème. Un équilibre est nécessaire entre sécurité et libertés.

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L

Lacannerie

il y a 1 mois

@prologue48 L'équilibre, c'est bien beau, mais quand des vies sont en jeu, la sécurité doit primer. La France n'a pas le luxe de faire dans le sentimentalisme.

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É

Éditorialiste anonyme

il y a 1 mois

10 ans après, on est toujours dans le même délire sécuritaire. Macron a juste normalisé l'état d'urgence. Et les jeunes, on en parle ? On vit dans un pays qui surveille plus qu'il ne protège.

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A

Avocat du diable 2023

il y a 1 mois

@editorialiste-anonyme Exactement ! Et pendant ce temps, les libertés individuelles sont rognées au profit d'un État policier. La gauche doit se réveiller !

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