Une mesure contestée par les élèves et les enseignants
Emmanuel Macron a relancé le débat sur l'interdiction des téléphones portables dans les lycées, une mesure qui suscite des réactions contrastées parmi les élèves et les enseignants. Au lycée Saint-Just de Lyon, les avis divergent sur cette initiative, perçue par certains comme inutile et par d'autres comme un moyen de lutter contre les dérives.
Des lycéens divisés
Si certains élèves reconnaissent utiliser leur portable avec modération, d'autres estiment que l'interdiction totale serait excessive. "C'est un peu inutile, car on ne l'utilise pas beaucoup", confie un lycéen, soulignant que la plupart de ses camarades respectent déjà les règles en vigueur. Une jeune lycéenne ajoute : "Je ne l'utilise pas en cours, mais il m'arrive de le consulter pour m'organiser ou trouver une salle."
Pourtant, les témoignages montrent que les écarts existent. "Les gens le font quand même", reconnaît un élève, avant d'ajouter : "C'est dommage pour eux parce qu'ils ne suivent pas le cours." Une autre lycéenne explique que certains professeurs autorisent même l'usage du portable pour des recherches, ce qui rend l'interdiction totale peu cohérente.
Une mesure déjà testée au collège
Depuis 2018, les portables sont interdits dans les collèges, mais cette règle est souvent contournée. "Certains l'utilisent dans les toilettes", révèle un collégien, tandis qu'une adolescente confirme : "Les profs le voient, mais tout le monde sait qu'il ne faut pas le faire." Cette réalité interroge sur l'efficacité d'une interdiction similaire au lycée.
Les enseignants partagés
Du côté des professeurs, les avis sont également partagés. Un enseignant lyonnais estime que l'interdiction serait inapplicable, car les élèves trouveront toujours un moyen de contourner la règle. "Il y a toujours une tentation de l'utiliser sous le bureau", regrette-t-il, tout en reconnaissant que les cas de tricherie restent minoritaires.
En revanche, un autre professeur soutient fermement cette mesure, évoquant un cas récent où un élève a été sanctionné pour avoir utilisé son portable pendant un contrôle. "Ce vendredi matin, j'ai mis un 0 à un élève qui recopiait les réponses", raconte-t-il, illustrant les dérives possibles.
Un débat qui dépasse le cadre éducatif
Cette annonce intervient dans un contexte où le gouvernement Lecornu II multiplie les réformes éducatives, souvent critiquées par l'opposition de gauche. Les syndicats enseignants dénoncent une mesure symbolique, tandis que certains parents s'interrogent sur son utilité réelle. Dans un pays où les inégalités scolaires persistent, cette mesure risque d'alimenter les tensions entre les partisans d'un encadrement strict et ceux qui prônent une approche plus flexible.
Reste à savoir si cette interdiction, si elle est appliquée, parviendra à réduire les distractions en classe ou si elle ne fera que déplacer le problème ailleurs, comme cela a été le cas au collège.