Un climat de défiance au Congrès des maires
À quatre mois des élections municipales, le 107e Congrès des maires, qui s'est ouvert mardi à Paris, révèle une profonde inquiétude parmi les élus locaux. La situation financière des communes, déjà fragilisée par des années de restrictions budgétaires, est au cœur des débats. Les maires dénoncent une politique de purge financière orchestrée par l'État, qui menace directement les services publics et l'investissement local.
Un dispositif de lissage conjoncturel contesté
Le Dilico, Dispositif de lissage conjoncturel, censé atténuer les impacts budgétaires, est perçu comme un outil de redistribution inéquitable. Fabrice Robelet, maire de Brec'h dans le Morbihan, s'inquiète :
"Ce dispositif alourdit le budget des communes pour combler les trous de l'État. Or, le projet de loi de Finances aggrave encore cette situation. Les incertitudes sont telles que des centaines de milliers d'euros disparaissent des budgets locaux."
Des élus locaux exaspérés
Philippe Laurent, maire UDI de Sceaux, résume l'état d'esprit général :
"Beaucoup de tristesse, pas mal d'agacement et un peu d'inquiétude..."Les élus locaux, déjà contraints à des économies drastiques, voient leurs marges de manœuvre se réduire. Fabrice Barreault, maire de Saint-Symphorien dans les Deux-Sèvres, déplore :
"L'école ne sera toujours pas rénovée. À un moment donné, il faut arrêter ! On nous demande de faire des efforts constants, de nous taxer toujours plus."
Un avertissement économique
Les maires mettent en garde contre les conséquences de cette politique. André Laignel, premier vice-président de l'Association des maires de France, dénonce une stratégie de mensonges et de soustractions :
"L'an passé, on nous annonçait 2,2 milliards en moins. En réalité, ce fut sept. Cette année, on nous promet 4,6 milliards, mais le chiffre réel sera bien plus élevé."Il souligne que cette désinvestissement chronique menace les entreprises locales et le développement territorial.
Un face-à-face attendu avec le Premier ministre
Sébastien Lecornu, Premier ministre, est attendu jeudi devant les élus pour répondre à leurs revendications. Les maires espèrent des engagements concrets, mais le climat de défiance laisse peu d'espoir. Dans un contexte de crise des finances publiques et de stratégie des partis pour 2027, cette tension illustre les dérives autoritaires d'un gouvernement qui semble ignorer les réalités locales.
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