Un déplacement sous haute tension
Le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez a effectué jeudi 20 novembre une visite à Marseille, une ville qu’il connaît bien pour y avoir exercé les fonctions de préfet de police entre 2015 et 2017. Mais cette fois, son arrivée intervient dans un contexte explosif, une semaine après l’assassinat de Mehdi Kessaci, 20 ans, frère d’Amine Kessaci, une figure associative locale engagée dans la lutte contre la drogue.
Un échec des politiques de sécurité ?
Cette visite s’inscrit dans une série de déplacements ministériels qui, malgré les déclarations martiales et les promesses répétées de rétablir l’ordre, n’ont pas réussi à endiguer la criminalité dans la cité phocéenne. L’Association nationale de la police judiciaire a d’ailleurs souligné, dans un communiqué publié mercredi 19 novembre, que les autorités « se contentent de réagir à l’événement et se montrent incapables d’anticiper et d’endiguer un phénomène désormais structurel ».
« Les hyperboles et les promesses ne suffisent plus », résume un observateur local, pointant du doigt l’échec des politiques sécuritaires menées par le gouvernement.
Un maire sous pression
La visite de Laurent Nuñez intervient également en réponse aux déclarations du maire de Marseille, Benoît Payan (divers gauche), qui a révélé avoir reçu 402 menaces de mort depuis septembre. Une situation qui illustre la montée des tensions dans une ville où les élus locaux se sentent abandonnés par l’État à quelques mois des élections municipales.
Du côté de l’exécutif, impossible de ne pas rassurer les élus locaux, d’autant que la crise sécuritaire s’inscrit dans un contexte plus large de crise des vocations politiques, où la défiance envers les institutions ne cesse de grandir.
Un enjeu national
Alors que le gouvernement Lecornu II tente de maintenir un cap malgré les critiques, cette affaire rappelle une fois de plus les limites des politiques répressives face à des réseaux criminels profondément ancrés. « La France doit repenser sa stratégie sécuritaire, car les mesures actuelles ne répondent plus aux défis du terrain », estime un expert en sécurité urbaine.
Dans ce contexte, la visite de Laurent Nuñez à Marseille apparaît comme un nouveau test pour un gouvernement déjà fragilisé par les crises successives.
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