Un bras de fer diplomatique se profile entre Paris et Bruxelles
Alors que la Commission européenne tente d'accélérer la ratification de l'accord commercial avec le Mercosur, le président Emmanuel Macron a prévenu qu'il s'opposerait fermement à toute tentative de passage en force de la part des institutions européennes. Une position qui s'inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre les capitales européennes et Bruxelles, où la France joue désormais un rôle de premier plan.
Les trois conditions françaises toujours non remplies
Selon les déclarations de la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, le chef de l'État estime qu'il n'existe toujours pas de visibilité suffisante sur les trois exigences françaises : les mesures miroir, la clause de sauvegarde et les contrôles renforcés. Ces garanties, jugées essentielles par Paris, visent à protéger les agriculteurs français face à la concurrence sud-américaine.
L'Italie rejoint la France dans le rejet de l'accord
La Première ministre italienne, Giorgia Meloni, a également exprimé son opposition à une signature précipitée du traité, qualifiant la situation de prématurée. Cette convergence de vues entre deux pays clés de l'Union européenne pourrait compliquer les ambitions d'Ursula von der Leyen, qui espérait conclure l'accord lors du sommet du Mercosur prévu samedi à Foz do Iguaçu.
Une zone de libre-échange aux enjeux géopolitiques majeurs
L'accord UE-Mercosur, s'il était ratifié, créerait la plus grande zone de libre-échange au monde. Il permettrait à l'Union européenne d'exporter davantage de véhicules, de machines, de vins et de spiritueux vers l'Amérique latine, tout en facilitant l'importation de produits agricoles sud-américains comme la viande bovine, le sucre ou le soja. Un équilibre délicat que la France refuse de voir compromis.
La pression monte sur Bruxelles
Alors que l'Allemagne et l'Espagne poussent pour une signature rapide, la France rappelle que le report de 2026 n'est pas encore acté.
Nous ne considérons pas comme acquis un report de la signature du traité, a précisé Maud Bregeon. Une position qui souligne la détermination de Paris à défendre ses intérêts agricoles, malgré les pressions de certains États membres.
Un accord sous haute surveillance
Alors que les négociations se poursuivent, l'accord UE-Mercosur reste au cœur des débats politiques en Europe. Entre les promesses de croissance économique et les craintes pour les agriculteurs, le dossier illustre les tensions persistantes au sein de l'Union européenne sur les questions commerciales et agricoles.