Une réunion de crise à Matignon pour apaiser les tensions agricoles
Alors que les blocages routiers se multiplient dans le Sud-Ouest, le Premier ministre Sébastien Lecornu a convoqué une réunion d'urgence ce mardi 16 décembre à Matignon pour tenter de calmer la colère des agriculteurs. Une crise qui s'amplifie alors que le gouvernement peine à gérer à la fois l'épidémie de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) et les tensions autour du traité de libre-échange avec le Mercosur.
Une épidémie qui dérape
Les éleveurs du Sud-Ouest, exaspérés par la gestion de l'épidémie de DNC, maintiennent leurs blocages malgré les annonces du gouvernement. L'autoroute A64 reste bloquée en Haute-Garonne, tandis que l'A63 en Gironde a été le théâtre d'un accident grave lundi soir. Une situation qui illustre l'échec des mesures sanitaires actuelles, dénoncent les syndicats agricoles.
La ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, a tenté de rassurer en annonçant l'élargissement de la zone de vaccination, mais les éleveurs réclament des mesures plus radicales. « Nous ne voulons plus de demi-mesures », a déclaré un représentant de la FNSEA.
Le Mercosur, un autre front de crise
Parallèlement, le gouvernement doit faire face à l'opposition farouche des agriculteurs au traité de libre-échange avec le Mercosur. Une position que la France soutient fermement, comme l'a rappelé Emmanuel Macron lundi soir à Berlin.
« Le compte n'y est pas pour protéger nos agriculteurs », a-t-il déclaré, réaffirmant son opposition à un vote cette semaine au Conseil européen.
Cependant, Bruxelles semble déterminée à aller de l'avant, ce qui pourrait exacerber les tensions entre Paris et les institutions européennes. Un bras de fer qui s'annonce périlleux pour le gouvernement Lecornu, déjà fragilisé par la crise agricole.
Une réunion sous haute tension
Autour de la table, mardi matin, seront présents les principaux ministres concernés, ainsi que des préfets des départements touchés. Un signal fort pour montrer que le gouvernement prend la mesure de la crise, mais qui suffira-t-il à apaiser les éleveurs ?
Les syndicats agricoles ont d'ores et déjà prévenu : sans garanties concrètes, les blocages pourraient s'étendre. Une perspective qui inquiète les autorités, alors que la France traverse déjà une période de tensions sociales et politiques intenses.