Une polémique qui enflamme la campagne municipale
La maire LR du 7e arrondissement de Paris, Rachida Dati, est au cœur d'une vive controverse après des accusations de favoritisme dans l'attribution d'un logement social à sa sœur. Une affaire qui illustre les tensions croissantes entre la droite parisienne et ses opposants, alors que les municipales approchent.
Des accusations persistantes malgré les démentis
Plusieurs médias et élus parisiens, dont les candidats socialistes Emmanuel Grégoire et Ian Brossat (PCF), ont affirmé que la maire du 7e arrondissement serait intervenue pour faciliter l'attribution d'un logement social à l'une de ses sœurs. Le Canard Enchaîné a révélé que Rachida Dati aurait écrit à la maire LR du 8e arrondissement, Jeanne d'Hauteserre, pour solliciter un logement.
Face à ces accusations, Rachida Dati a réagi avec virulence sur les réseaux sociaux, dénonçant une manœuvre politicienne visant à salir sa réputation. Elle a confirmé que sa sœur bénéficiait bien d'un logement social, mais a nié toute intervention de sa part, affirmant que l'attribution provenait de son employeur, Veolia.
Un contexte de tensions autour du logement social
La polémique intervient alors que le 7e arrondissement, dirigé par Rachida Dati, est le plus pauvre en logements sociaux de Paris, avec moins de 3% de HLM selon l'Atelier parisien d'urbanisme. Une situation qui contraste avec les accusations portées contre la ministre de la Culture, accusée de multiplier les demandes de HLM pour ses administrés tout en s'opposant aux constructions de nouveaux logements.
Jacques Baudrier, adjoint PCF chargé du logement à la mairie de Paris, a dénoncé une incohérence flagrante :
"C’est tout à fait légal. Mais, dans le même temps, le groupe de Mme Dati s’oppose quasi systématiquement à tous les projets de production de logement social à Paris."
La gauche dénonce une hypocrisie de droite
Emmanuel Grégoire, candidat socialiste à la mairie de Paris, a vivement critiqué Rachida Dati, accusant la droite parisienne de pratiquer le favoritisme tout en bloquant l'accès au logement social.
"La droite de Dati n’aime pas le logement social (...) sauf lorsqu'il s’agit de loger sa propre famille."
La ministre de la Culture a répliqué en évoquant le parcours difficile de sa sœur, victime de violences conjugales et de mariage forcé, soulignant qu'elle avait simplement fait valoir ses droits comme n'importe quelle citoyenne. Elle a également dénoncé l'absence de preuves concrètes contre elle.
Un vœu adopté pour encadrer les interventions des élus
À l'initiative d'Ian Brossat, le conseil de Paris a adopté un vœu visant à interdire aux élus d'intervenir sur les demandes de logements sociaux pour leurs proches jusqu'au troisième degré. Rachida Dati a tenté de bloquer ce texte, qualifié de "gravement accusatoire", mais a été déboutée par le tribunal administratif.
Cette affaire s'inscrit dans un contexte plus large de tensions autour du logement social à Paris, où la droite est régulièrement accusée de bloquer les projets de construction tout en profitant du système pour ses proches.