Un bilan désastreux des politiques sécuritaires
Alors que la marche blanche en hommage à Mehdi Kessaci, frère du militant antinarcotique Amine Kessaci, se tiendra ce samedi, Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise et député des Bouches-du-Rhône, a sévèrement critiqué la gestion gouvernementale du narcotrafic.
Dans une interview accordée à une matinale radiophonique, Bompard a dénoncé l'échec patent des politiques répressives menées depuis des années, soulignant que les annonces spectaculaires des ministres successifs n'ont jamais été suivies d'effets concrets.
Une approche répressive inefficace
Le député LFI a fustigé les opérations de type Place nette
, qualifiées de spectaculaires mais inefficaces
, qui ne font que déplacer temporairement les points de deal sans toucher aux réseaux criminels.
Il a particulièrement visé la criminalisation des consommateurs, estimant que cette approche ne résout aucun problème
, alors que la moitié des Français ont déjà consommé du cannabis
.
Priorité à la police judiciaire et à la santé publique
Pour Bompard, la solution passe par un changement radical de doctrine :
Il faut investir davantage dans la police judiciaire pour remonter les filières, et non pas se contenter de chasser les petits consommateurs.
Il a également plaidé pour le renforcement des effectifs de police de proximité et pour des politiques de santé publique
visant à sortir les gens de l'addiction.
Les prisons de haute sécurité, une fausse bonne idée
Le député a également rejeté l'idée des quartiers de haute sécurité prônés par le ministre de l'Intérieur, rappelant que ces dispositifs avaient déjà été abandonnés dans les années 1980 pour leur inefficacité.
Il a souligné que le problème venait davantage de la corruption au sein des établissements pénitentiaires
que de la forme des prisons.
Un contexte politique tendu
Alors que le gouvernement affiche une volonté affichée de prendre à bras-le-corps
la lutte contre le narcotrafic, Bompard a rappelé que les annonces partent souvent avec les ministres
, laissant les Marseillais face à une situation qui ne s'améliore pas.
La présence de plusieurs figures politiques à la marche blanche, dont Olivier Faure (PS) et Marine Tondelier (EELV), montre l'importance prise par ce dossier dans le débat public.
Alors que le gouvernement mise sur une approche sécuritaire, la gauche radicale appelle à une refonte complète des politiques antidrogue, mettant en avant la nécessité de combattre les réseaux criminels plutôt que les consommateurs.
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