Emprunt forcé sur les riches : le PS relance le débat, Macron et Lescure réticents

Par Aurélie Lefebvre 26/11/2025 à 13:05
Emprunt forcé sur les riches : le PS relance le débat, Macron et Lescure réticents

Le PS propose un emprunt forcé sur les plus riches, une mesure rejetée par le gouvernement qui assure que la France n'en a pas besoin.

Un emprunt « patriotique » pour les plus aisés

Le Parti socialiste (PS) a relancé mercredi 26 novembre le débat sur un emprunt forcé auprès des plus grandes fortunes françaises, une proposition qui suscite des réactions contrastées au sein du gouvernement. Alors que le ministre de l'Économie, Roland Lescure, assure que la France n’a « pas besoin » de cette mesure, les sénateurs socialistes défendent une idée qu’ils qualifient de « patriotisme fiscal ».

Un dispositif controversé

Plusieurs amendements socialistes au projet de loi de finances pour 2026 proposent d’instaurer un emprunt obligatoire à taux zéro, ciblant environ 20 000 foyers fiscaux parmi les plus aisés. « Ce n’est pas une taxe, ce n’est pas un impôt. C’est du patriotisme fiscal, certes obligatoire, mais qui ne va impacter qu’à la marge les plus grandes fortunes », a plaidé Patrick Kanner, président du groupe socialiste au Sénat.

Selon les estimations, cette mesure pourrait rapporter entre 6 et 15 milliards d’euros, une somme qui, selon les promoteurs du projet, permettrait d’éviter d’emprunter sur les marchés à des taux élevés. « C’est une contribution exceptionnelle, de l’argent frais qui rentre », a souligné Kanner, tout en reconnaissant que la proposition a peu de chances d’être adoptée dans l’immédiat.

Le gouvernement oppose une fin de non-recevoir

De son côté, Roland Lescure a fermement rejeté cette idée, rappelant que la France n’a aucun problème de financement.

« Le ministre des finances, quand il se lève le matin, il a quand même pas mal de problèmes à régler. Heureusement, il y en a un qui ne lui pose pas de problème, c’est le financement de la dette »,
a-t-il déclaré sur France Inter.

Le ministre a également ironisé sur la nostalgie des socialistes pour les années 1980, évoquant le précédent de l’emprunt forcé sous le gouvernement Mauroy en 1983. « Que les socialistes soient nostalgiques des années Mitterrand, je le comprends. Qu’on puisse examiner toutes les formes (…) créatives, innovantes, de financement de la dette de l’Etat, pourquoi pas ? Mais attention, aujourd’hui, je n’ai pas de problème de financement. Je ne compte pas en avoir l’année prochaine non plus », a-t-il ajouté.

Une proposition portée par la gauche, soutenue par les écologistes

L’amendement socialiste a été rejoint par le groupe écologiste au Sénat, montrant un front commun de la gauche sur cette question. Cependant, avec un gouvernement majoritairement centriste et une droite hostile à toute nouvelle imposition, les chances de voir ce dispositif adopté restent minces.

Dans un contexte de crise des finances publiques, cette proposition relance le débat sur la justice fiscale et la solidarité nationale. Alors que certains y voient une mesure nécessaire pour réduire la dette, d’autres craignent qu’elle ne nuise à l’attractivité de la France pour les investisseurs.

À propos de l'auteur

Aurélie Lefebvre

Lassée de ne pas avoirs d'informations fiables sur la politique française, j'ai décidé de créer avec Mathieu politique-france.info ! Je m'y consacre désormais à plein temps, pour vous narrer les grands faits politique du pays et d'ailleurs. Je lis aussi avec plaisir les articles de politique locale que VOUS écrivez :)

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