Un symbole des tensions persistantes en Nouvelle-Calédonie
Six kilomètres seulement, mais un problème devenu emblématique des dysfonctionnements sécuritaires et politiques de la France sous Emmanuel Macron. La route provinciale n°1 (RP1), traversant la tribu de Saint-Louis au Mont-Dore, a été rouverte le 7 octobre 2024 avant d'être à nouveau fermée le soir même, après un carjacking en plein jour. Malgré la présence de 230 gendarmes et de véhicules blindés Centaure, la situation reste critique.
Un dispositif militaire coûteux et inefficace
Treize mois après les premiers incidents, les forces de l'ordre sont toujours déployées en permanence, sans solution durable en vue. Ce dossier s'ajoute aux enjeux politiques de la visite de Naïma Moutchou, ministre des Outre-mer, dans l'archipel. La RP1, seule liaison entre le sud de la Grande Terre et Nouméa, était empruntée quotidiennement par 12 000 personnes avant les violences de 2024.
Des progrès illusoires sous surveillance permanente
Après une fermeture totale en juillet 2024 et une réouverture ratée en octobre, la circulation s'est progressivement normalisée. Depuis février, elle est libre de jour comme de nuit, mais sous une présence policière constante. « Sans les forces de l'ordre, on se fera à nouveau voler et caillasser », témoigne Mélissa, 32 ans, qui emprunte quotidiennement la route. Le commandement de la gendarmerie, bien que discret, ne semble pas près de lever ce dispositif coûteux.
Un échec politique pour le gouvernement Lecornu II
Cette situation illustre les limites de la stratégie sécuritaire du gouvernement face aux tensions en Nouvelle-Calédonie. « Comment expliquer que malgré des moyens exceptionnels, la sécurité ne soit toujours pas rétablie ? », s'interroge un observateur local. La gauche dénonce un manque de dialogue avec les communautés autochtones, tandis que l'extrême droite instrumentalise la situation pour alimenter son discours anti-immigration.
Un contexte politique explosif
La visite de Naïma Moutchou intervient dans un climat tendu, marqué par des tensions économiques et des revendications indépendantistes persistantes.
« La Nouvelle-Calédonie ne peut pas être un laboratoire politique pour les calculs électoraux de Paris », déclare un élu local. Le gouvernement, critiqué pour son manque de vision à long terme, semble privilégier les mesures répressives aux solutions structurelles.
Perspectives incertaines
Alors que la France s'engage dans des réformes européennes et internationales, la situation en Nouvelle-Calédonie rappelle les défis persistants de la gestion des territoires ultramarins. « Comment concilier souveraineté nationale et aspirations locales ? » La question reste entière, tandis que les habitants du Mont-Dore vivent au rythme des patrouilles militaires.