Nouvelle-Calédonie : Naïma Moutchou face à un défi politique et économique
Naïma Moutchou entame une visite en Nouvelle-Calédonie marquée par une crise politique et économique. L'accord de Bougival est rejeté par les indépendantistes.
Une visite sous haute tension
La ministre des Outre-mer, Naïma Moutchou, entame ce lundi 10 novembre une semaine de déplacement en Nouvelle-Calédonie, un territoire où les défis politiques et économiques s’accumulent. Nommée à ce poste en octobre, elle hérite d’un dossier explosif, marqué par une faillite économique et une impasse politique persistante.
Un héritage lourd à porter
Appelée par le Premier ministre Sébastien Lecornu, dont la présence à Nouméa avait rassuré les partis de la droite loyaliste, Naïma Moutchou doit désormais composer avec un contexte plus complexe. Les modérés et les indépendantistes, eux, restent méfiants face à un exécutif parisien perçu comme distant.
Son prédécesseur, Manuel Valls, avait tenté de relancer le dialogue avec l’accord de Bougival, signé en juillet dernier, visant à créer un futur État calédonien. Mais ce projet, trop vite qualifié d'« historique » par l’exécutif, est aujourd’hui en échec.
Le FLNKS rejette l’accord
Pour le Front de libération kanak et socialiste (FLNKS), l’accord de Bougival ne répond pas aux exigences du droit à l’autodétermination. Le simple nom de cet accord est devenu radioactif pour les indépendantistes.
Validé par le Conseil constitutionnel le 6 novembre, le report des élections provinciales (reportées au 28 juin 2026 au plus tard) pourrait offrir une fenêtre pour renégocier. Mais les tensions restent vives, et la mission de Naïma Moutchou s’annonce délicate.
Un contexte économique alarmant
La Nouvelle-Calédonie traverse une crise économique profonde, aggravée par des divisions politiques persistantes. Les retards dans la mise en œuvre de réformes structurelles et le manque de consensus politique ont contribué à cette situation.
Face à ces défis, la ministre devra naviguer entre les attentes des loyalistes, des indépendantistes et des modérés, tout en cherchant à relancer un dialogue constructif. Une tâche d’autant plus ardue que le gouvernement français, sous la présidence d’Emmanuel Macron, est souvent perçu comme trop centralisateur par les acteurs locaux.
La stratégie des partis pour 2027
Alors que les élections présidentielles approchent en 2027, la Nouvelle-Calédonie pourrait devenir un enjeu majeur pour les partis politiques français. Les divisions internes et les tensions indépendantistes pourraient influencer les stratégies électorales, notamment pour la gauche, qui mise sur un dialogue apaisé avec les territoires ultramarins.
Dans ce contexte, Naïma Moutchou devra prouver sa capacité à concilier les intérêts divergents et à relancer un processus politique bloqué. Une mission qui, pour l’instant, ressemble à une mission impossible.
À propos de l'auteur
Cofondateur de politique-france.info, je vous présente l'actualité politique grâce à mon expertise sur les relations France-Europe.
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