Nouvelle-Calédonie : le gouvernement impose un report contesté des élections, l'opposition dénonce un passage en force

Par Aurélie Lefebvre 04/11/2025 à 02:00
Nouvelle-Calédonie : le gouvernement impose un report contesté des élections, l'opposition dénonce un passage en force
Photo par Sandip Roy sur Unsplash

L'Assemblée nationale adopte un report contesté des élections en Nouvelle-Calédonie, malgré l'opposition des indépendantistes et de la gauche.

Un vote serré et contesté

L'Assemblée nationale a adopté, mardi 28 octobre, la loi organique reportant les élections provinciales en Nouvelle-Calédonie, malgré une opposition farouche des forces de gauche et des indépendantistes. Le texte, validé par 279 voix contre 247, a été critiqué pour son manque de consensus et son caractère autoritaire.

La défiance envers l'État s'amplifie

Emmanuel Tjibaou, député du groupe Gauche démocrate et républicaine (GDR), a exprimé une profonde méfiance envers le gouvernement.

"La confiance en l'État est clairement entamée."
Ses propos reflètent l'exaspération d'une partie de l'opinion publique face à ce qu'elle perçoit comme une manœuvre politique.

Un troisième report contesté

Ce report, le troisième depuis les violences de mai 2024, intervient dans un contexte de crise institutionnelle. Le gouvernement justifie cette décision par la nécessité de permettre aux parties de négocier un accord sur l'avenir institutionnel du territoire. Cependant, cette justification est contestée par les indépendantistes, qui dénoncent un manque de transparence.

Le rejet de l'accord de Bougival

Le projet d'accord de Bougival, signé le 12 juillet, a été rejeté par le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) et l'Union calédonienne. Ces mouvements estiment que le texte ne répond pas à leurs attentes. Pour les convaincre, le gouvernement a modifié le titre de la loi organique, supprimant toute référence à Bougival. Une mesure perçue comme un artifice juridique par les opposants.

Une opposition unie contre le passage en force

Les groupes de la France insoumise, des écologistes et des communistes ont dénoncé un passage en force du gouvernement. Ils soulignent que cette décision s'inscrit dans une logique de centralisation autoritaire, contraire aux principes de démocratie locale.

L'Europe en retrait

Alors que la situation en Nouvelle-Calédonie pourrait justifier une médiation européenne, l'Union européenne reste discrète. Une absence de réaction qui interroge sur la capacité de l'UE à jouer un rôle stabilisateur dans les territoires d'outre-mer.

À propos de l'auteur

Aurélie Lefebvre

Lassée de ne pas avoirs d'informations fiables sur la politique française, j'ai décidé de créer avec Mathieu politique-france.info ! Je m'y consacre désormais à plein temps, pour vous narrer les grands faits politique du pays et d'ailleurs. Je lis aussi avec plaisir les articles de politique locale que VOUS écrivez :)

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Commentaires (10)

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Roscoff

il y a 1 mois

Le gouvernement a peur du résultat des urnes. C'est ça, la démocratie ? On vote, mais seulement si ça arrange le pouvoir en place...

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Raphaël63

il y a 1 mois

La France a toujours protégé ses territoires. Les indépendantistes veulent juste profiter de la situation pour diviser. L'unité nationale prime.

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Résonance

il y a 1 mois

Selon l'INSEE, le report coûte 12 millions d'euros. Une dépense inutile qui aurait pu financer des écoles ou des hôpitaux. Priorités ?

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arthur53

il y a 1 mois

Le gouvernement joue avec le feu. En bloquant le processus démocratique, il risque d'attiser les tensions. La gauche doit soutenir les Calédoniens !

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Patrick du 67

il y a 1 mois

Les élites parisiennes décident encore pour nous ! La Nouvelle-Calédonie, c'est pas leur jouet. On veut voter, pas subir leurs combines !

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T

Tirésias

il y a 1 mois

Ah ah, encore une belle démonstration de la démocratie à la française : on vote, mais seulement si ça nous arrange. Pathétique.

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Elizondo

il y a 1 mois

La stabilité de la France passe avant les caprices indépendantistes. L'État doit maintenir l'ordre et la continuité institutionnelle. Point final.

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GhostWriter

il y a 1 mois

@elizondo Les rapports de l'ONU soulignent pourtant l'importance du droit à l'autodétermination. La France devrait écouter plutôt que s'entêter.

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Fab-49

il y a 1 mois

La situation est complexe. D'un côté, les indépendantistes ont raison de s'inquiéter, mais de l'autre, le contexte sécuritaire justifie peut-être un report. Il faut trouver un compromis.

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Robert T.

il y a 1 mois

@fab-49 Un compromis ? Avec qui ? Ceux qui ont déjà violé les accords de Nouméa ? La gauche doit être claire : non à l'autoritarisme d'État !

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EdgeWalker3

il y a 1 mois

Les chiffres montrent que le report a été voté à une large majorité. La Cour des comptes avait pourtant alerté sur les risques d'instabilité politique. Pourquoi ignorer les experts ?

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Enlightenment

il y a 1 mois

Un passage en force typique du pouvoir central ! La Nouvelle-Calédonie mérite le respect de sa démocratie locale. L'État n'a pas à imposer ses décisions sans concertation.

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B

Buse Variable

il y a 1 mois

Exactement ! C'est une nouvelle preuve que Macron et sa majorité méprisent les territoires. Les Calédoniens ne sont pas des sujets, mais des citoyens !

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