Nouvelle-Calédonie : l'UPM quitte le FLNKS, une fracture politique qui menace l'accord de Bougival

Par Aurélie Lefebvre 19/11/2025 à 11:08
Nouvelle-Calédonie : l'UPM quitte le FLNKS, une fracture politique qui menace l'accord de Bougival

L'UPM quitte le FLNKS, accusant une radicalisation du mouvement indépendantiste, et soutient l'accord de Bougival, rejeté par le FLNKS.

Une rupture historique dans le mouvement indépendantiste calédonien

Le 42e congrès de l'Union progressiste en Mélanésie (UPM) a marqué un tournant décisif dans le paysage politique de la Nouvelle-Calédonie. Le parti, membre fondateur du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), a officiellement annoncé son retrait de la coalition indépendantiste, accusant une « radicalisation » de certains courants et un éloignement des valeurs fondatrices des accords de Matignon et de Nouméa.

Victor Tutugoro : un dernier mandat sous tension

Victor Tutugoro, président de l'UPM depuis des décennies, a été reconduit à la tête du mouvement lors du congrès tenu du 14 au 16 novembre à Goyeta. Cependant, il a annoncé qu'il s'agissait de son dernier mandat, dans un contexte de profondes divisions au sein du camp indépendantiste.

L'accord de Bougival, pierre d'achoppement

L'UPM a justifié sa décision par son soutien à l'accord de Bougival, signé le 12 juillet dernier entre l'État, une partie des indépendantistes et les non-indépendantistes. Ce texte, qui prévoit la création d'un État de Nouvelle-Calédonie doté d'une nationalité propre, a été rejeté par le FLNKS, jugé « contraire au processus de décolonisation ».

« Cet accord nous sépare aujourd'hui du FLNKS et constitue un argument supplémentaire de poids pour dire que nous n'avons plus rien à y faire. »

Victor Tutugoro a dénoncé une « mouvance indépendantiste dont une partie s'est largement radicalisée ces derniers temps au travers de l'outrance et de la menace », mettant en péril, selon lui, les valeurs des accords historiques de 1988 et 1998.

Une fracture politique aux conséquences incertaines

L'UPM rejoint désormais l'Union nationale pour l'indépendance (UNI) et le Palika, qui avait déjà quitté le FLNKS la semaine précédente. Cette scission risque de compliquer les négociations en cours, alors que la ministre des Outre-mer, Naïma Moutchou, a annoncé la tenue d'une « consultation citoyenne anticipée » début 2026 sur l'accord de Bougival.

Un débat sur la légitimité de la consultation

Jean Creugnet, secrétaire général de l'UPM, a insisté sur le fait que seuls les inscrits sur la liste électorale spéciale pour la consultation d'autodétermination devraient y participer. Une position qui pourrait alimenter les tensions, alors que le gouvernement cherche à apaiser les divisions.

Le gouvernement face à un défi politique majeur

Dans un contexte déjà tendu, cette nouvelle fracture au sein du mouvement indépendantiste pourrait compliquer la tâche du gouvernement, qui tente de maintenir un dialogue constructif entre les différentes parties. La ministre des Outre-mer a réaffirmé son engagement en faveur d'une solution négociée, mais les divisions internes risquent de retarder encore le processus.

Un avenir incertain pour la Nouvelle-Calédonie

Alors que certains estiment que l'accord de Bougival est un compromis nécessaire, d'autres y voient une trahison des idéaux indépendantistes. Dans un paysage politique fragmenté, la voie vers une souveraineté clarifiée semble plus que jamais semée d'embûches.

À propos de l'auteur

Aurélie Lefebvre

Lassée de ne pas avoirs d'informations fiables sur la politique française, j'ai décidé de créer avec Mathieu politique-france.info ! Je m'y consacre désormais à plein temps, pour vous narrer les grands faits politique du pays et d'ailleurs. Je lis aussi avec plaisir les articles de politique locale que VOUS écrivez :)

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