Nouvelle-Calédonie : la consultation anticipée divise, Macron sous pression

Par Aurélie Lefebvre 10/12/2025 à 19:15
Nouvelle-Calédonie : la consultation anticipée divise, Macron sous pression

La consultation anticipée en Nouvelle-Calédonie divise, tandis que l'accord de Bougival est rejeté par les indépendantistes. Macron sous pression.

Un accord fragilisé par les divisions politiques

La ministre des Outre-mer, Naïma Moutchou, a adopté une posture prudente face à la consultation anticipée prévue en Nouvelle-Calédonie sur l'accord de Bougival. Lors d'une déclaration mercredi 10 décembre, elle a souligné que le Congrès local avait émis un avis « fragmenté », laissant planer le doute sur la viabilité du projet.

Un calendrier contesté

La consultation, initialement prévue pour le 15 mars 2026, coïnciderait avec le premier tour des élections municipales. Cette concomitance, jugée risquée par de nombreux observateurs, suscite des critiques à la fois à Nouméa et à Paris. Au Parlement, les socialistes et les centristes ont exprimé leurs « vives réserves », pointant du doigt l'absence de consensus politique.

Un accord rejeté par les indépendantistes

L'accord de Bougival, signé le 12 juillet dernier, vise à définir un nouveau statut pour la Nouvelle-Calédonie. Cependant, le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) a fermement rejeté ce texte, tandis que d'autres signataires réclament des amendements majeurs.

« Ce projet ne répond pas aux aspirations légitimes des populations locales »,
a déclaré un représentant du FLNKS, illustrant les tensions persistantes.

L'impasse constitutionnelle

Le projet de loi constitutionnelle censé entériner l'accord fin 2025 semble désormais hors d'atteinte, faute de majorité parlementaire. Cette situation fragilise davantage la position du gouvernement, déjà critiqué pour sa gestion des dossiers outre-mer. En coulisses, certains évoquent un possible report de la consultation, une option qui pourrait apaiser les tensions, mais au prix d'un nouveau retard dans le processus.

La Nouvelle-Calédonie, un enjeu pour Macron

Pour Emmanuel Macron, ce dossier s'inscrit dans une série de défis politiques, alors que le gouvernement Lecornu II doit faire face à des crises multiples. La gestion des territoires ultramarins, souvent négligée, devient un sujet sensible à quelques mois des élections européennes. Les partis de gauche, traditionnellement favorables à une plus grande autonomie pour les DOM-TOM, pourraient profiter de cette situation pour critiquer la droite au pouvoir.

Un contexte international tendu

Alors que la France renforce ses liens avec l'Union européenne et des partenaires comme le Canada ou le Japon, les tensions avec des puissances comme la Russie ou la Chine compliquent la diplomatie française. Certains analystes soulignent que la stabilité des territoires ultramarins est un atout stratégique, notamment face aux ambitions de Pékin dans le Pacifique.

À propos de l'auteur

Aurélie Lefebvre

Lassée de ne pas avoirs d'informations fiables sur la politique française, j'ai décidé de créer avec Mathieu politique-france.info ! Je m'y consacre désormais à plein temps, pour vous narrer les grands faits politique du pays et d'ailleurs. Je lis aussi avec plaisir les articles de politique locale que VOUS écrivez :)

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Commentaires (4)

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D

DigitalAge

il y a 2 heures

La France devrait s'inspirer de l'Écosse ou du Québec : des consultations transparentes et un dialogue constructif. Pourquoi toujours tout compliquer ?

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G

Gradation

il y a 3 heures

Franchement, entre les vieux schémas politiques et les jeunes qui galèrent, on a l'impression que personne ne pense à l'avenir. La Nouvelle-Calédonie, c'est juste un sujet pour les vieux partis.

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R

Roscoff

il y a 4 heures

L'accord de Bougival est rejeté car il ne respecte pas les revendications légitimes des indépendantistes. La France doit enfin assumer son passé colonial et écouter les peuples concernés.

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N

Nuage Errant

il y a 3 heures

@roscoff Les indépendantistes veulent juste profiter du système sans assumer leurs responsabilités. La France a déjà fait des concessions, il faut arrêter de céder à chaque caprice.

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I

Ingénieur perplexe

il y a 5 heures

Macron sous pression ? Toujours la même danse : on promet, on recule, on fait semblant d'écouter... Et après ? On recommence. La Nouvelle-Calédonie, c'est juste un nouveau décor pour le même spectacle.

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