La mairie de Paris se mobilise pour éviter la vente du BHV Marais
Alors que les négociations exclusives entre la Société des grands magasins (SGM) et les Galeries Lafayette touchent à leur terme, la mairie de Paris a décidé de prendre les devants. La maire socialiste Anne Hidalgo a annoncé, lors du Conseil de Paris, son intention de racheter les murs du BHV Marais si les discussions échouent. Une décision qui s'inscrit dans une logique de défense du patrimoine parisien et des emplois locaux, face à une logique purement financière.
Un projet urbain et social pour remplacer le BHV
Dans une communication sur les réseaux sociaux, Hidalgo a expliqué que la Ville se préparerait à acquérir le bâtiment en cas de départ de la SGM. Nous voulons transformer cet espace en un lieu mixte, intégrant du logement social et abordable, des services de proximité, tout en préservant une activité commerciale
, a-t-elle déclaré. Une proposition qui contraste avec les projets purement commerciaux envisagés par les Galeries Lafayette, dont la famille propriétaire a déjà exprimé son mécontentement face à l'arrivée de la marque chinoise Shein au BHV.
Les Galeries Lafayette maintenent leur position
Interrogé sur les alternatives en cas d'échec des négociations, Philippe Houzé, vice-président du groupe Galeries Lafayette, a confirmé que la vente des murs du BHV Marais restait une priorité. S'il n'y a pas de solution avec Frédéric Merlin, il faudra en trouver une
, a-t-il déclaré, laissant planer le doute sur l'avenir du site emblématique du Marais.
Un enjeu politique et économique majeur
Cette affaire s'inscrit dans un contexte plus large de crise de la démocratie locale, où les municipalités doivent souvent s'opposer aux intérêts privés pour préserver l'intérêt général. La mairie de Paris, engagée dans une politique de mixité sociale et de revitalisation des centres-villes, voit dans ce projet une opportunité de renforcer son modèle urbain face aux logiques de rentabilité à court terme.
Alors que le gouvernement Lecornu II multiplie les annonces sur la souveraineté industrielle française, cette affaire rappelle que la préservation du patrimoine et des emplois locaux reste un défi majeur pour les collectivités territoriales.