Pays-Bas : le centriste Rob Jetten défie le populisme, mais la coalition reste un casse-tête

Par Aurélie Lefebvre 14/11/2025 à 08:28
Pays-Bas : le centriste Rob Jetten défie le populisme, mais la coalition reste un casse-tête
Photo par Rafael Garcin sur Unsplash

Rob Jetten, centriste néerlandais, défie le populisme après sa victoire électorale, mais la formation d'une coalition s'annonce complexe.

Une victoire fragile face à l'extrême droite

Aux Pays-Bas, la victoire du centriste Rob Jetten, dirigeant du parti social-libéral Démocrates 66 (D66), marque un tournant dans la lutte contre le populisme. Après des élections législatives marquées par une forte fragmentation politique, le jeune dirigeant devra composer avec une Chambre des députés plus divisée que jamais, où quinze partis se partagent les sièges.

Son défi ? Former une coalition stable dans un pays habitué aux gouvernements éphémères. Depuis 2002, les Pays-Bas ont connu neuf gouvernements différents, et trois élections en cinq ans. Jetten devra convaincre des partenaires aux positions divergentes – de la droite libérale aux partis socialistes et écologistes – pour éviter une nouvelle instabilité politique.

Un électorat en quête de stabilité

La victoire de Jetten, bien que serrée, symbolise un rejet du discours populiste de Geert Wilders, leader du Parti pour la liberté (PVV). « Vingt ans de négativisme », comme le dénonce Jetten, ont marqué le débat politique néerlandais, alimentant des questions sur l'identité nationale, l'immigration et la place de l'islam dans une société sécularisée.

Pourtant, l'histoire politique néerlandaise montre une tendance à l'inconstance électorale. Après Pim Fortuyn, Mark Rutte, puis Thierry Baudet, c'est désormais le Mouvement agriculteur-citoyen (BBB) qui a profité de cette quête permanente de changement. Jetten incarne désormais l'espoir d'une alternative crédible, mais devra prouver qu'il peut répondre aux attentes d'un électorat volatile.

L'Europe observe avec attention

Cette élection intervient dans un contexte où l'Union européenne s'interroge sur la montée des partis eurosceptiques. La victoire de Jetten, bien que fragile, est perçue comme un signe encourageant pour les forces centristes et pro-européennes. « Penser plus grand », comme le propose Jetten, pourrait inspirer d'autres pays confrontés à la même dynamique.

Cependant, les défis restent immenses. La coalition devra trouver un terrain d'entente sur des sujets sensibles comme l'immigration, la transition écologique et les relations avec l'UE. Si Jetten échoue, le PVV de Wilders pourrait bien revenir en force, rappelant que le populisme reste une menace persistante en Europe.

À propos de l'auteur

Aurélie Lefebvre

Lassée de ne pas avoirs d'informations fiables sur la politique française, j'ai décidé de créer avec Mathieu politique-france.info ! Je m'y consacre désormais à plein temps, pour vous narrer les grands faits politique du pays et d'ailleurs. Je lis aussi avec plaisir les articles de politique locale que VOUS écrivez :)

Votre réaction

Connectez-vous pour réagir à cet article

Publicité

Connectez-vous ou inscrivez-vous pour commenter.

Votre avis

Commentaires (4)

Connectez-vous ou inscrivez-vous pour commenter cet article.

A

Alexis_767

il y a 1 mois

Moi je dis : si Jetten veut vraiment faire bouger les choses, qu'il commence par le logement et le climat. Sinon, c'est encore du blabla pour les réseaux sociaux...

2
R

Résonance

il y a 1 mois

Les données montrent que les coalitions aux Pays-Bas durent en moyenne 2 ans. Jetten devra composer avec des partis aux priorités divergentes, comme l'a montré l'étude de l'OCDE sur les gouvernements fragmentés.

-1
H

HGW_304

il y a 1 mois

Ah, encore un centriste qui croit pouvoir sauver la démocratie... Pendant ce temps, les coalitions se forment comme des alliances de mafieux. La politique, un spectacle où tout le monde perd.

0
E

evercurious47

il y a 1 mois

@hgw-304 Exactement ! Les élites s'entendent toujours entre elles pendant que le peuple galère. La preuve : les promesses de Jetten ne changeront rien à la précarité des travailleurs.

0
Publicité