Bernard Cazeneuve alerte sur la montée du Rassemblement National
À moins de 18 mois de l'élection présidentielle de 2027, l'ancien Premier ministre et président du mouvement La Convention, Bernard Cazeneuve, a exprimé ses craintes quant à la progression du Rassemblement National (RN). Lors d'une interview diffusée jeudi 27 novembre, il a souligné la nécessité de créer un rassemblement crédible pour contrer cette dynamique.
Un danger pour la démocratie et l'Europe
Selon Cazeneuve, les sondages récents indiquent une montée inquiétante du RN, qui pourrait profiter d'un affaiblissement du bloc républicain. Il met en garde contre les risques que représente cette formation pour la France et l'Europe, évoquant une vague populiste qui se propage dans le monde.
"Il faut qu'il y ait suffisamment d'âmes ardentes, de cœurs déterminés pour que cela ne se produise pas."
La gauche face à ses divisions
Interrogé sur la possibilité d'une union de la gauche pour contrer l'extrême droite, Cazeneuve a exprimé des réserves. Il accuse Jean-Luc Mélenchon et La France insoumise (FI) de nourrir le vote RN par leurs discours et leurs postures. "Les Français n'aiment pas le désordre", déclare-t-il, critiquant une gauche dominée par des outrances et des ambiguïtés.
Il rappelle son opposition à l'alliance entre le Parti socialiste (PS) et la FI lors des élections législatives de 2022, soulignant son attachement à des valeurs républicaines claires : laïcité, refus du communautarisme, respect de l'État de droit et engagement international.
Vers un nouveau pôle politique ?
Pour Cazeneuve, la solution ne passe pas par une simple primaire à gauche. Il plaide pour un rassemblement plus large, incluant des forces progressistes au-delà des partis traditionnels, autour d'un projet fondé sur le multilatéralisme, le droit international et les principes républicains.
"Il y a deux stratégies à gauche", explique-t-il. "L'une consiste à organiser une primaire entre appareils, l'autre à construire un pôle politique nouveau, capable d'inverser la tendance."
Un contexte politique tendu
Cette prise de position intervient dans un contexte marqué par des crises politiques et sociales, notamment la crise des vocations politiques et les tensions autour des finances publiques. Le gouvernement de Sébastien Lecornu II fait face à des défis majeurs, tandis que l'opposition se structure en vue de 2027.
Bernard Cazeneuve appelle ainsi à une mobilisation urgente pour éviter que la France ne succombe à la montée des extrêmes, un phénomène qu'il observe également en Europe, où des pays comme la Hongrie ou la Turquie illustrent les dangers du populisme.