Une mesure audacieuse pour contrer la baisse de la natalité
Alors que la France fait face à une crise démographique persistante, la commune de Saint-Amand-Montrond, dans le Cher, a décidé de prendre les devants. Face à la fermeture imminente de sa maternité, les élus locaux ont mis en place une prime de 1 000 euros pour chaque naissance sur place. Une initiative qui s'inscrit dans un contexte national où les maternités disparaissent à un rythme alarmant.
Un dispositif pour éviter la fermeture
La maternité de Saint-Amand-Montrond, qui accueillait encore 400 naissances en 2010, n'a enregistré que 220 accouchements en 2023. Une chute dramatique qui menace son existence. « Depuis 2022, la baisse de la natalité se poursuit, et nous devons agir pour sauver ce service essentiel », explique le docteur Moulay Mansouri, chef de la maternité.
La municipalité, dirigée par le maire Emmanuel Riotte (DVD), a donc décidé d'offrir une prime de 1 000 euros en bons d'achat à chaque famille qui choisira d'accoucher dans cette structure. Un budget de 300 000 euros a été alloué pour inciter au moins 300 naissances par an, seuil minimal pour maintenir l'autorisation de fonctionnement.
Une lutte nationale pour préserver les maternités
Cette initiative s'inscrit dans un contexte plus large de désertification médicale en France. En 25 ans, le nombre de maternités a chuté de 264, passant de 721 à 457. Une situation qui pousse les femmes à se mobiliser, comme à Ganges, dans l'Hérault, où un collectif tente de faire rouvrir une maternité fermée depuis fin 2022.
« C'est une bataille qu'on ne veut pas lâcher. La maternité, c'est le droit des femmes qui est en jeu, le droit à vivre, le droit à accoucher dans de bonnes conditions »
Colinda Ferraud, membre du collectif MAD, dénonce les conséquences dramatiques de ces fermetures, évoquant des accouchements sur la route en raison de l'éloignement des structures.
Un enjeu politique et social
Alors que le gouvernement Lecornu II peine à enrayer la crise des finances publiques, cette mesure locale illustre les difficultés des territoires à maintenir des services essentiels. « Les femmes ne doivent pas être les victimes de la désindustrialisation médicale », souligne une élue locale, rappelant que cette question dépasse le cadre local pour toucher à la souveraineté sanitaire du pays.
Dans ce contexte, la prime de Saint-Amand-Montrond pourrait inspirer d'autres communes, mais aussi relancer le débat sur le rôle de l'État dans la préservation des maternités rurales. Une question qui, selon les observateurs, pourrait bien resurgir dans les stratégies des partis pour 2027.