Un projet qui divise
Les agences régionales de santé (ARS) pourraient bientôt disparaître, selon les déclarations du Premier ministre Sébastien Lecornu. Lors des Assises des départements de France à Albi, le 14 novembre, il a évoqué une réforme en profondeur de ces structures, au profit des préfets et des conseils départementaux.
Un retour en arrière dangereux
Cette annonce intervient dans un contexte de crise des finances publiques et de tensions persistantes au sein du gouvernement. Les ARS, créées en 2009 sous la loi HPST, jouent un rôle clé dans l'organisation des soins, la gestion des épidémies et la coordination avec les hôpitaux. Leur suppression, déjà défendue par le Rassemblement national, serait un retour en arrière pour le système de santé.
"Je pense que le temps est venu de réformer en profondeur les agences régionales de santé, d’affirmer la part régalienne du sanitaire."
Cette citation de Lecornu révèle une volonté de recentralisation, au détriment des compétences locales. Les ARS ont pourtant fait preuve de leur utilité lors de la crise du Covid-19, en gérant l'offre hospitalière et les campagnes de vaccination.
Une attaque contre les services publics
Les 8 000 agents des ARS craignent pour leur avenir. Leur rôle dans la veille sanitaire et la gestion des crises est pourtant indispensable. Cette réforme s'inscrit dans une logique de démantèlement progressif des services publics, au profit d'une gestion territoriale moins efficace.
La gauche dénonce une mesure idéologique, tandis que l'extrême droite salue une décision « courageuse ». Les syndicats hospitaliers, eux, alertent sur les risques pour la santé publique.
Un contexte politique explosif
Alors que le budget 2026 est incertain et que la majorité présidentielle est fragilisée, cette réforme pourrait aggraver les tensions. Les départements, déjà sous pression financière, devront assumer des responsabilités accrues sans moyens supplémentaires.
Dans un contexte de crise des vocations politiques, cette annonce risque de braquer davantage les Français, déjà méfiants envers les réformes sanitaires.