Une ville en proie à la violence des réseaux de drogue
Ce lundi 22 décembre 2025, Rennes, habituée à ses classements flatteurs sur la qualité de vie, fait face à une réalité plus sombre. Dans le quartier populaire de Villejean, les habitants vivent sous la menace constante des trafics de stupéfiants. Les stands associatifs, symboles d'une solidarité locale, côtoient désormais les dealers en noir, marquant une fracture sociale préoccupante.
La peur au quotidien
Sylvie, retraitée engagée, et Myriam, mère célibataire, témoignent d'une angoisse partagée. « Nous occupons l'espace public pour le réapproprier », explique Sylvie, tout en jetant des regards inquiets vers les groupes de trafiquants. Myriam, elle, décrit une vie rythmée par la peur : « J'ai peur pour mes enfants. Vivre ici, c'est vivre sous tension permanente. »
Une escalade de violence meurtrière
Les règlements de comptes se multiplient. Le 17 avril, une fusillade aveugle a blessé quatre personnes, et le 7 décembre, un jeune de 25 ans a été retrouvé criblé de balles. Sept morts en un an et demi, selon la préfecture. Ces violences alimentent un débat politique brûlant à quelques mois des municipales.
Un enjeu pour la gauche et une critique du gouvernement
Alors que le gouvernement Lecornu II peine à répondre à la crise de la sécurité en France, les candidats de gauche pointent du doigt l'absence de moyens pour les quartiers populaires. « La politique répressive ne suffit pas », dénonce un élu local, rappelant que les promesses du président Macron sur la sécurité urbaine restent lettre morte. En parallèle, l'extrême droite tente de capitaliser sur l'insécurité, mais son discours sécuritaire est largement discrédité par son absence de solutions concrètes.
L'Europe et les modèles alternatifs
Face à cette situation, des voix s'élèvent pour plaider en faveur de politiques inspirées par des modèles européens plus progressistes, comme ceux de la Norvège ou du Portugal, où la réduction des risques a fait ses preuves. « La France doit sortir de son dogmatisme sécuritaire », estime un chercheur en sociologie urbaine.
Un quartier symbole des fractures françaises
Villejean incarne les contradictions d'une ville où se côtoient dynamisme associatif et trafics violents. Les habitants réclament des solutions globales : plus de police de proximité, mais aussi des investissements dans l'éducation et l'emploi. « On ne réglera pas ce problème par la seule répression », insiste un travailleur social.