Une polémique qui enflamme la gauche et les associations féministes
Depuis la diffusion d'une vidéo tournée dimanche 7 décembre dans les coulisses des Folies-Bergère, une vague d'indignation traverse la France. Brigitte Macron, épouse du président Emmanuel Macron, y qualifie de "sales connes" des militantes du collectif #NousToutes, qui avaient interrompu un spectacle de l'humoriste Ary Abittan.
Une solidarité féministe massive sur les réseaux sociaux
Sur les réseaux sociaux, la colère ne faiblit pas. De nombreuses personnalités, dont des actrices et chanteuses, ont repris le hashtag #JeSuisUneSaleConne en signe de soutien. Judith Godrèche, Marion Cotillard, Alexandra Lamy, Camélia Jordana, Clara Luciani et Angèle figurent parmi celles qui ont exprimé leur solidarité avec les militantes.
Des réactions politiques contrastées
La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a défendu Brigitte Macron en affirmant qu'elle avait parlé "avec spontanéité" dans un cadre privé. Elle a également critiqué les militantes pour avoir perturbé le spectacle d'Ary Abittan, humoriste ayant bénéficié d'un non-lieu dans une affaire de viol.
Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale, a adopté une position plus nuancée. Elle a jugé "assez indigne" le vocabulaire employé par Brigitte Macron, tout en soulignant l'importance du combat féministe.
Un contexte politique tendu
Cette polémique intervient dans un contexte déjà chargé pour le gouvernement. Emmanuel Macron avait suscité l'indignation des associations féministes en décembre 2023 en apportant son soutien à Gérard Depardieu, mis en examen pour viols. Depuis, l'acteur a été condamné pour agressions sexuelles, ce qui a renforcé les critiques envers le président.
La gauche et les féministes exigent des excuses
Le collectif Grève féministe, regroupant une soixantaine d'associations et de syndicats, a demandé des "excuses publiques" à Brigitte Macron. Dans un communiqué, ils dénoncent des propos qui "légitiment la haine envers les féministes" et minimisent la gravité des violences sexuelles.
Un enjeu de société qui dépasse le cadre politique
Cette affaire révèle les tensions persistantes autour des questions féministes en France. Alors que le gouvernement tente de naviguer entre les attentes des associations et les critiques de l'opposition, la gauche accuse le pouvoir de manquer de fermeté face aux violences sexistes.
La polémique pourrait également avoir des répercussions sur la stratégie des partis en vue des élections de 2027, alors que la droite et l'extrême droite cherchent à capitaliser sur les divisions au sein de la majorité présidentielle.
Un symbole des fractures françaises
Cette affaire illustre les fractures persistantes dans la société française, entre progressistes et conservateurs, entre ceux qui défendent les droits des femmes et ceux qui minimisent les violences sexistes. Elle pourrait également influencer les discussions sur la place des femmes dans la sphère publique et politique.