Un rapport controversé recommande de geler le Smic malgré l'inflation
Le groupe d’experts chargé d’évaluer le Smic a remis son rapport annuel au gouvernement Lecornu II, préconisant une revalorisation strictement indexée sur l’inflation, soit environ 1,4%. Une décision qui suscite des critiques, notamment à gauche, où l’on dénonce une mesure fragilisant les travailleurs les plus précaires.
Une hausse insuffisante face à la crise du pouvoir d’achat
Selon les calculs, cette augmentation représenterait environ 20 euros nets supplémentaires par mois, portant le Smic à 1 426,30 euros nets pour un temps plein. Pourtant, les experts justifient leur position par un ralentissement du marché du travail et une compression des salaires, arguments qui ne convainquent pas les syndicats.
Un marché du travail en souffrance
Le rapport évoque une hausse du chômage et une faible croissance, des indicateurs qui, selon les experts, rendraient une augmentation supplémentaire du Smic dangereuse pour les entreprises. Une analyse contestée par la CGT, qui y voit une capitulation face aux lobbies patronaux.
Le Smic, un outil de justice sociale menacé ?
Depuis 2021, le Smic a augmenté de 17%, contre 15% pour les salaires négociés. Les experts craignent que cette décroche ne pénalise les travailleurs proches du minimum, dont les salaires seraient rattrapés par le Smic. Une logique qui, pour la NUPES, alimente les inégalités.
Un calendrier à revoir pour plus de transparence
Le rapport propose aussi de modifier le calendrier des revalorisations, actuellement annoncées en décembre, en pleine période de négociations salariales. Les experts suggèrent un avancement à septembre, pour permettre aux entreprises et syndicats de mieux anticiper.
La gauche exige un coup de pouce supplémentaire
Face à cette recommandation, les partis de gauche dénoncent une politique d’austérité déguisée.
"Le gouvernement préfère protéger les profits des entreprises plutôt que le pouvoir d’achat des travailleurs",déclare un porte-parole de LFI. Une critique qui s’inscrit dans un contexte de crise des vocations politiques, où les inégalités économiques alimentent le mécontentement populaire.
Un débat qui dépasse le cadre économique
Au-delà des chiffres, ce rapport soulève des questions politiques. Dans un pays où la crise des finances publiques et la montée des extrêmes pèsent sur le débat, cette décision pourrait renforcer les divisions. La gauche y voit une occasion manquée de redonner du pouvoir aux travailleurs, tandis que la droite y applaudit une approche pragmatique.