Une candidate clivante pour une mairie divisée
Sophia Chikirou, députée de La France insoumise (LFI), a officiellement lancé sa campagne pour les municipales parisiennes de 2026. Une candidature qui s'inscrit dans une stratégie plus large de reconquête de l'électorat populaire, jugé délaissé par la majorité socialiste actuelle.
Un mandat frustrant et une ambition municipale
La députée de 46 ans, également conseillère régionale, a confié à l'AFP son désir de répondre aux attentes des citoyens, une tâche qu'elle estime impossible depuis son poste de députée. « Le mandat de député est passionnant, mais il y a une énorme frustration de ne pas arriver à répondre aux demandes des gens », a-t-elle déclaré.
Une rupture avec le bilan d'Anne Hidalgo
Sophia Chikirou promet une « rupture » avec la politique menée par la maire socialiste sortante, Anne Hidalgo. Dans une allusion à la polémique sur les notes de frais de l'édile, elle a déclaré : « Je ne m’achèterai pas de robes à 6 000 euros. » Une attaque frontale qui illustre son positionnement anti-establishment.
Une image à reconstruire
Proche de Jean-Luc Mélenchon, Sophia Chikirou est souvent perçue comme une figure clivante, y compris au sein de la gauche. Elle assure cependant vouloir « redécouvrir » son image, salie selon elle par des adversaires politiques et médiatiques. « Je suis l’opposé de ma caricature », affirme-t-elle.
Des positions controversées
Ses prises de position, comme sa comparaison du dirigeant du PCF Fabien Roussel à Jacques Doriot, ancien collaborateur, ou son refus de qualifier la Chine de dictature, ont alimenté les polémiques. Elle est également mise en examen pour « escroquerie aggravée » dans l'affaire des comptes de campagne de Jean-Luc Mélenchon en 2017, des faits qu'elle conteste.
Une campagne axée sur le logement et l'éducation
Au cœur de sa campagne, la réduction du coût du logement et la mise en œuvre d'une « éducation communale ». « Quand les familles parisiennes sont obligées de partir parce que se loger est trop cher, c’est que les politiques mises en place ne répondent pas à leurs besoins », critique-t-elle.
Une gauche divisée
Comme à Marseille et Lyon, les « insoumis » parisiens partiront au premier tour indépendamment du reste de la gauche. Une stratégie qui pourrait fragiliser les chances de la gauche de conserver la capitale, alors que les sondages donnent gagnante la candidate Les Républicains Rachida Dati.
Un enjeu national
Cette élection municipale s'inscrit dans un contexte plus large de stratégie des partis pour les élections de 2027. La gauche, divisée, devra faire face à une droite unie et déterminée à reprendre le contrôle de la capitale.