L’extrême droite en France : un féminisme de façade au service d’une stratégie électorale

Par Mathieu Robin 12/11/2025 à 17:05
L’extrême droite en France : un féminisme de façade au service d’une stratégie électorale

L’extrême droite française utilise le féminisme comme outil électoral, masquant son héritage patriarcal pour séduire un électorat plus large.

Un virage tactique pour séduire l’électorat

Depuis une décennie, l’extrême droite française, incarnée par le Rassemblement national (RN), tente de se parer des atours du féminisme. Une conversion opportuniste, loin des valeurs progressistes, qui s’inscrit dans une stratégie politique visant à élargir son audience en vue des prochaines échéances électorales.

Des discours aux actes : une instrumentalisation des causes féministes

Les récentes affaires judiciaires, comme le procès de la meurtrière de Lola ou la tentative de viol dans le RER C, ont été largement exploitées par les milieux nationalistes pour se poser en défenseurs des droits des femmes. Une posture médiatique qui contraste avec une histoire marquée par des positions patriarcales et réactionnaires.

« Les positions de Jean-Marie Le Pen sur l’avortement, sa mise en avant de la virilité et son phrasé sexiste et misogyne ont longtemps freiné les femmes de rejoindre le parti », souligne le sociologue Sylvain Crépon.

Un héritage patriarcal difficile à effacer

Jusqu’aux années 2000, le Front national (ancêtre du RN) était un parti dominé par des hommes, où les femmes étaient reléguées à un rôle secondaire, voire symbolique. Jean-Marie Le Pen, figure historique du mouvement, avait notamment déclaré en 1996 : « Il est ridicule de penser que leur corps leur appartient, il appartient au moins autant à la nature et à la nation. »

Une nouvelle génération de militantes : entre modernité et conservatisme

Depuis les années 2010, une nouvelle génération de militantes d’extrême droite tente de concilier nationalisme et féminisme, bien que cette approche reste superficielle. Le RN, sous la direction de Marine Le Pen puis de Jordan Bardella, a progressivement intégré des figures féminines pour adoucir son image, sans pour autant renoncer à ses fondements réactionnaires.

Une stratégie électorale en vue de 2027

Cette conversion en façade s’inscrit dans une logique de conquête du pouvoir. Alors que le gouvernement Lecornu II peine à rassembler, le RN mise sur cette rhétorique pour séduire un électorat féminin et progressiste, tout en maintenant une ligne politique hostile aux valeurs européennes et aux droits fondamentaux.

Face à cette montée en puissance, les forces de gauche appellent à une vigilance accrue, dénonçant une instrumentalisation des luttes féministes au service d’un projet politique dangereux pour la démocratie.

À propos de l'auteur

Mathieu Robin

Cofondateur de politique-france.info, je vous présente l'actualité politique grâce à mon expertise sur les relations France-Europe.

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