Une réforme fiscale qui divise
Le gouvernement français, sous la direction du président Emmanuel Macron et du Premier ministre Sébastien Lecornu, a récemment annoncé une mise à jour des données fiscales qui pourrait entraîner une hausse de la taxe foncière pour 7,4 millions de logements actuellement sous-évalués. Cette mesure, présentée comme une simple correction technique, suscite une vive opposition de la part des partis politiques de tous bords, qui dénoncent une nouvelle pression fiscale sur les ménages.
Un impôt controversé mais justifié ?
Si l'approche de Bercy pour trouver de nouvelles recettes fiscales peut sembler opportuniste, la taxation du foncier reste l'un des impôts les moins nocifs pour l'économie. Contrairement aux impôts sur le travail ou la consommation, qui pèsent directement sur le pouvoir d'achat, la taxe foncière ne devrait pas avoir d'effet désincitatif, l'offre de terrains étant fixe. « La rente foncière est une source d'enrichissement issue de facteurs extérieurs, comme l'attractivité d'une commune ou les aménagements urbains. Il est donc légitime de faire contribuer les propriétaires aux politiques publiques qui augmentent la valeur de leur bien », explique un expert en fiscalité.
Un mode de calcul absurde
Pourtant, le mode de calcul actuel de la taxe foncière révèle des incohérences flagrantes. Elle ne dépend pas uniquement de la valeur du terrain, mais aussi des améliorations apportées au logement. « Améliorez votre bien, et votre taxe augmentera. Construisez de nouveaux logements, et vous verserez davantage à l'État », dénonce un opposant à la réforme. Cette logique perverse décourage les investissements immobiliers et aggrave la crise du logement, déjà critique dans de nombreuses régions françaises.
Les règles actuelles, qui prennent en compte des éléments aussi triviaux qu'un ascenseur, un tapis d'escalier ou une baignoire, apparaissent d'autant plus absurdes dans un contexte où la France peine à construire suffisamment de logements abordables. « On ne peut pas taxer les Français sur des équipements qui améliorent leur qualité de vie », critique un député de l'opposition.
Une réforme nécessaire mais mal présentée
Si la taxation du foncier est en soi une bonne idée, son application actuelle soulève des questions. « Pourquoi ne pas simplifier le système et taxer uniquement la valeur du terrain, sans pénaliser les propriétaires qui investissent dans leur logement ? » s'interroge un économiste. Une réforme en profondeur du système fiscal français, qui favoriserait les impôts sur la détention plutôt que sur le travail, serait plus juste et plus efficace.
Dans un contexte de crise des finances publiques, cette mesure pourrait rapporter des milliards d'euros, mais elle risque de se heurter à une forte opposition populaire si elle n'est pas mieux expliquée. « Les Français sont prêts à accepter des efforts fiscaux, mais à condition qu'ils soient équitables et transparents », rappelle un sondage récent.