Une taxe controversée pour freiner l'invasion des colis low-cost
Les députés français ont adopté, dans la nuit, une taxe de deux euros sur les petits colis d'origine extra-européenne, une mesure qui suscite des débats passionnés. Cette taxe, visant à financer les contrôles douaniers, intervient dans un contexte de montée en puissance des géants du e-commerce chinois comme Shein et Temu, accusés de déstabiliser les commerces locaux.
Un signal politique fort, mais des limites évidentes
Pour le gouvernement Lecornu II, cette mesure s'inscrit dans une volonté de protéger les entreprises françaises face à la concurrence déloyale venue d'Asie. Emmanuel Macron avait déjà évoqué la nécessité de réguler ces flux massifs de colis, souvent vendus à des prix défiant toute concurrence grâce à des pratiques fiscales et sociales douteuses.
Cependant, des voix s'élèvent pour dénoncer une mesure peu efficace. Anthony Morlet-Lavidalie, économiste chez Rexecode, souligne que la taxe pourrait être facilement contournée :
"Les pays comme la Chine pourraient exporter ces colis vers des entrepôts en Espagne avant de les réexporter en France, échappant ainsi à la taxe."
Une mesure qui divise les consommateurs
Dans les rues, les réactions sont mitigées. Certains y voient un signal politique fort :
"Si on doit payer 2 euros en plus pour des petites bricoles", s'étonne un riverain.D'autres, plus critiques, estiment que cette taxe pourrait pénaliser les ménages modestes, déjà touchés par l'inflation.
L'Europe dans le viseur
Cette taxe pourrait bientôt être étendue à l'échelle européenne, une perspective saluée par les défenseurs d'une Europe plus protectrice. La France, en tête de ce combat, espère convaincre ses partenaires de suivre son exemple. Une mesure qui s'inscrit dans une stratégie plus large de régulation du commerce en ligne, face à la montée en puissance des géants asiatiques.
Un enjeu économique et politique
Au-delà de l'aspect fiscal, cette taxe soulève des questions plus larges sur la souveraineté économique française. Dans un contexte de tensions commerciales avec la Chine, cette mesure pourrait être perçue comme un premier pas vers une politique plus agressive. Reste à savoir si elle suffira à endiguer le flux de colis low-cost, ou si une réforme plus profonde du commerce en ligne sera nécessaire.
Commentaires (0)
Connectez-vous pour commenter cet article
Aucun commentaire pour le moment
Soyez le premier à partager votre avis !