Un budget en suspens, des tensions politiques exacerbées
Alors que la France se prépare à entamer l'année 2026 sans budget adopté, le gouvernement a dû recourir à une loi spéciale pour éviter un blocage institutionnel. Une situation qui illustre les dérives d'un système politique paralysé par les divisions partisanes et l'obstruction systématique.
Un recours exceptionnel qui cache une crise profonde
Lundi 22 décembre, en conseil des ministres, le gouvernement a présenté un projet de loi spéciale pour assurer le financement temporaire de l'État et des collectivités. Une mesure a minima, selon les observateurs, qui ne résout en rien les problèmes structurels des finances publiques.
"La question n'est pas de savoir comment on adopte le budget, mais de savoir ce qu'on met dans le budget." - Maud Bregeon, porte-parole du gouvernement
Emmanuel Macron, lors de ce conseil, a exprimé son mécontentement face à cette situation. "Ce n'est pas satisfaisant", a-t-il déclaré, soulignant que cette loi spéciale "n'est pas un budget" et "ne règle pas les problèmes du déficit". Le chef de l'État a exigé que, dès janvier, un budget soit adopté pour respecter l'objectif de 5 % de déficit et financer les priorités nationales.
Un gouvernement sous pression, une opposition en embuscade
Alors que le Premier ministre Sébastien Lecornu assure que le budget est "encore votable sans intervention du gouvernement", les tensions avec l'opposition, notamment la droite et l'extrême droite, restent vives. Ces forces politiques, souvent accusées de bloquer les réformes par pur opportunisme, pourraient bien profiter de cette crise pour affaiblir davantage le pouvoir en place.
Du côté de la gauche, on dénonce une gestion hasardeuse des finances publiques, tout en appelant à une refonte complète des priorités budgétaires. "Ce gouvernement a préféré la facilité du court terme plutôt que d'assumer ses responsabilités", critique un député insoumis, sous couvert d'anonymat.
Un défi européen dans un contexte de tensions internationales
Cette crise budgétaire intervient dans un contexte déjà tendu, marqué par les relations difficiles avec certains partenaires européens, comme la Hongrie, et les défis posés par des pays comme la Russie ou la Chine. La France, en difficulté pour respecter ses engagements, pourrait voir sa crédibilité affaiblie sur la scène internationale.
Alors que le texte doit être adopté mardi à l'unanimité par le Parlement, la question demeure : cette loi spéciale est-elle un dernier sursis avant un effondrement des finances publiques, ou le début d'une refonte nécessaire du système budgétaire français ?