Un front républicain menacé
Dans une interview exclusive accordée à une matinale radiophonique, Dominique de Villepin, ancien Premier ministre et figure de La France humaniste, a vivement critiqué la position de Nicolas Sarkozy sur le front républicain. L'ancien président, dans son dernier ouvrage, rejette toute alliance avec la gauche pour contrer le Rassemblement national (RN). Pour Villepin, cette posture est « une erreur politique, une erreur morale, une erreur qui survient au pire moment ».
La banalisation du RN, un danger pour la démocratie
L'ex-Premier ministre alerte sur les risques d'une normalisation de l'extrême droite. « Nous sommes devant le risque d'une banalisation de ce qu'est le RN, et N. Sarkozy bascule en marquant clairement sa volonté de banaliser le RN », déclare-t-il. Une prise de position qui intervient dans un contexte de montée des populismes en Europe, où la Hongrie et la Pologne servent de laboratoires politiques inquiétants.
Conférences en Chine : Villepin se défend
Interrogé sur une enquête révélant que certaines de ses conférences en Chine auraient été financées par le gouvernement chinois, Dominique de Villepin assume son rôle de diplomate. « Quand je me déplace à travers le monde, je ne parle pas aux opinions publiques intérieures françaises, je défends les intérêts de la France », justifie-t-il. Une réponse qui soulève des questions sur les liens entre intellectuels français et régimes autoritaires, alors que Pékin est régulièrement pointé du doigt pour ses violations des droits humains.
Service militaire volontaire : une mesure insuffisante ?
Sur la question du service militaire volontaire, proposé par le gouvernement Lecornu II, Villepin salue l'initiative mais appelle à une mobilisation plus large. « Nous avons besoin d'une mobilisation de l'ensemble de la nation. Il est important de développer un esprit de résistance, et ça, c'est le rôle de tous les Français », affirme-t-il. Une position en phase avec l'urgence sécuritaire en France, marquée par une recrudescence des violences et des tensions sociales.
Un appel à l'unité face aux défis nationaux
Alors que la France traverse une crise de souveraineté industrielle et une crise des vocations politiques, Dominique de Villepin plaide pour un sursaut collectif. « La guerre en Ukraine nous rappelle que la démocratie est un bien fragile, et que chaque citoyen doit y contribuer », ajoute-t-il, en référence aux menaces pesant sur l'Europe.
Son intervention intervient dans un contexte où les partis politiques préparent déjà leurs stratégies pour 2027, avec une droite divisée et une gauche en quête de renouveau.