Un discours pour marquer le début d'une année cruciale
Alors que la France s'apprête à tourner la page 2025, Emmanuel Macron s'adressera aux Français mercredi soir pour ses vœux du Nouvel An. Dans un contexte politique tendu et une impopularité record, le président entend marquer les esprits en axant son allocution sur l'action plutôt que sur le bilan.
La géopolitique au cœur du discours
Comme à son habitude, le chef de l'État a rédigé lui-même son texte depuis le fort de Brégançon, avant de le peaufiner à Paris en fonction des derniers développements internationaux. La guerre en Ukraine, les tensions au Proche-Orient et les négociations climatiques devraient occuper une place centrale.
"Le sujet géopolitique sera la principale toile de fond de son allocution, parce que c'est son domaine réservé et parce que c'est l'actualité", explique-t-on à l'Élysée.
Cette stratégie permet à Macron de se positionner en surplomb des divisions politiques intérieures, alors que son gouvernement peine à faire passer ses réformes face à une opposition fragmentée mais déterminée.
Un mandat entravé par l'absence de majorité
À un an et demi de la fin de son mandat, le président doit composer avec une Assemblée nationale ingouvernable et une autorité affaiblie. "Il reste un an et demi, mais ce n'est pas fini. Il faut qu'il continue d'avancer", plaide l'un de ses soutiens à l'Assemblée.
Pourtant, les défis s'accumulent : crise agricole, tensions sociales et un climat politique de plus en plus polarisé. "Dans un contexte particulièrement instable et tendu, le président s'est engagé", défend Eléonore Caroit, ministre déléguée à la Francophonie.
La régulation des réseaux sociaux, un enjeu populaire
Emmanuel Macron pourrait aborder la question de la démocratie à l'épreuve des algorithmes, un sujet qui fait consensus. Un projet de loi visant à interdire les réseaux sociaux aux moins de 15 ans doit être présenté au premier trimestre 2026.
Cette mesure, soutenue par 77% des Français selon un sondage, s'inscrit dans une volonté de "lutter contre le French bashing permanent", selon l'Élysée. "Investir le domaine des réseaux sociaux constitue la moins mauvaise idée possible", estime le politologue Emmanuel Rivière.
Un héritage à construire malgré tout
Si l'heure n'est pas encore au bilan, l'entourage du président souligne déjà plusieurs avancées : la mise en place du service national, la régulation des réseaux sociaux et la loi sur la fin de vie en discussion.
"2026, tout sauf une année d'immobilisme", martèle l'équipe présidentielle. Reste à savoir si cette dernière année complète de mandat permettra à Macron de redresser la barre ou de laisser le pays dans un état de crise persistante.