Agriculteurs en colère : le gouvernement Lecornu face à une crise sociale et politique

Par Mathieu Robin 15/12/2025 à 10:08
Agriculteurs en colère : le gouvernement Lecornu face à une crise sociale et politique

Le gouvernement Lecornu tente de calmer la colère des agriculteurs face au protocole sanitaire et à l'accord Mercosur, dans un climat de tensions sociales.

Une semaine explosive pour l'exécutif

Le gouvernement Lecornu traverse une période particulièrement tendue, marquée par un double défi : le débat budgétaire qui menace de s'enliser et la colère grandissante du monde agricole. Les éleveurs de bovins, en première ligne, contestent avec vigueur le protocole sanitaire imposé par l'exécutif pour lutter contre la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), apparue fin juin en Savoie.

Un protocole sanitaire contesté

Le plan gouvernemental, prévoyant l'abattage systématique des cheptels dès le premier cas détecté, a suscité une vague d'indignation dans le Sud-Ouest, où plusieurs foyers de contamination ont été identifiés. Cette maladie, bien que non transmissible à l'homme, met en péril l'avenir économique de nombreux éleveurs, déjà fragilisés par les crises successives.

L'ombre du Mercosur

Hasard du calendrier, les États européens doivent se prononcer cette semaine sur l'accord de libre-échange avec le Mercosur, un traité vivement critiqué par les syndicats agricoles. La FNSEA, premier syndicat agricole, dénonce un accord « déloyal » qui menacerait la souveraineté alimentaire française. Le gouvernement, bien que reconnaissant les défauts du texte, se refuse à un rejet pur et simple, préférant une renégociation.

Mobilisations et tensions

Les syndicats agricoles, déterminés à faire entendre leur voix, multiplient les actions musclées : blocages d'autoroutes, routes nationales, et manifestations devant les préfectures. Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, a souligné sur BFM-TV : « Ça fait des mois que c'est inflammable. La question n'était pas de savoir si ça allait arriver, mais quand et où. »

Un mal-être profond

L'exécutif, encore marqué par la crise agricole de 2024, admet que cette colère révèle un mal-être plus profond. Annie Genevard, ministre de l'Agriculture, a reconnu dimanche sur Europe 1 : « Les agriculteurs ne se sentent plus écoutés. » Une situation qui s'inscrit dans un contexte plus large de défiance envers les institutions.

Un gouvernement sous pression

Alors que le débat budgétaire s'annonce houleux à l'Assemblée nationale, le gouvernement Lecornu doit gérer cette crise agricole avec prudence. Les syndicats, soutenus par une partie de l'opposition, exigent des mesures concrètes pour garantir la viabilité des exploitations. Dans ce contexte, la majorité présidentielle pourrait être tentée par des concessions, mais au risque de fragiliser sa crédibilité.

Perspectives incertaines

Alors que l'hiver s'installe, les tensions risquent de s'amplifier. Les agriculteurs, déjà confrontés à des difficultés économiques et climatiques, ne semblent pas prêts à baisser les bras. Pour le gouvernement, la priorité est désormais de trouver un compromis avant que la situation ne dégénère.

À propos de l'auteur

Mathieu Robin

Cofondateur de politique-france.info, je vous présente l'actualité politique grâce à mon expertise sur les relations France-Europe.

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Commentaires (9)

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W

WebSurfer

il y a 33 minutes

Les politiques sont tous des vendus. Ils parlent aux agriculteurs mais signent des accords qui les ruinent. #Menteurs

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C

Chimère

il y a 17 minutes

@websurfer Tu crois vraiment qu'un autre gouvernement ferait mieux ? Ils sont tous pareils, des marionnettes.

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N

Nuage Errant

il y a 46 minutes

Le gouvernement préfère les écolos urbains aux vrais travailleurs de la terre. Scandaleux !

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É

Éditorialiste anonyme

il y a 1 heure

Les jeunes agriculteurs galèrent, entre dettes et normes. Le gouvernement fait semblant de les écouter, mais rien ne change...

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A

Apollon 6

il y a 1 heure

En Europe, d'autres pays subventionnent mieux leurs agriculteurs. La France doit s'inspirer de ces modèles au lieu de les critiquer.

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R

Robert T.

il y a 2 heures

Les agriculteurs ne sont pas des privilégiés, ils sont en première ligne face à la crise climatique et aux lobbies. Le gouvernement les abandonne !

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S

Solstice

il y a 1 heure

@robert-t Exactement ! Et en plus, on leur impose des normes écologiques sans moyens. C'est du greenwashing politique.

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M

Mortimer

il y a 2 heures

L'Europe doit protéger ses agriculteurs, mais pas en fermant les frontières. Il faut des accords équitables, pas du protectionnisme.

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B

Ben_440

il y a 3 heures

Les agriculteurs ont raison de se révolter. Trop de normes, trop de taxes, et maintenant on veut les concurrencer avec des produits sud-américains !

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P

Prologue48

il y a 2 heures

@ben-440 Je comprends votre colère, mais le protectionnisme pur n'est pas la solution. Il faut moderniser l'agriculture tout en la protégeant.

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É

Épistémè

il y a 3 heures

En Bretagne, on sait ce que c'est que de se battre pour sa terre. Le Mercosur, c'est une menace directe pour nos exploitations !

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E

EdgeWalker

il y a 3 heures

Le gouvernement doit trouver un équilibre entre les impératifs sanitaires et la survie des agriculteurs. Les blocages ne résoudront rien, le dialogue est indispensable.

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