Une loi controversée adoptée à l'unanimité
Le Parlement algérien a adopté à l'unanimité une loi qualifiant la colonisation française de crime d'État, une décision qui relance les tensions avec Paris. Le texte, salué par des acclamations, vise également les essais nucléaires français et le pillage systématique des richesses algériennes.
« Nous exigerons à l'avenir des réparations pour les ressources qui ont été pillées et spoliées en Algérie »,a déclaré Fares Rahmani, député algérien.
La France dénonce une initiative « hostile »
Le ministère des Affaires étrangères a rapidement réagi, qualifiant la loi d'initiative manifestement hostile à la reprise du dialogue franco-algérien.
« Cette loi nuit à un travail serein sur les enjeux mémoriels »,a déclaré le Quai d'Orsay. Cette réaction intervient alors que le ministre de l'Intérieur, Laurent Nuñez, envisageait une visite en Algérie.
Un calcul politique interne
Pour Arnaud Benedetti, professeur à la Sorbonne, cette loi répond à une logique de cohésion interne du pouvoir algérien.
« Le récit anti-français permet au régime de se légitimer face à sa population »,analyse-t-il. Une stratégie qui s'inscrit dans un contexte de crise des relations franco-africaines.
Un contexte diplomatique tendu
Cette nouvelle crise survient alors que la France traverse une crise agricole et politique sanitaire, ainsi qu'une crise de la souveraineté industrielle. Le gouvernement Lecornu II, sous la présidence d'Emmanuel Macron, doit désormais gérer cette nouvelle fracture avec l'Algérie, un partenaire clé en Afrique.
Réactions politiques en France
À gauche, Jean-Luc Mélenchon a salué cette loi, y voyant un pas vers la justice historique. À droite, Marine Le Pen a critiqué une provocation inutile, tandis que la majorité présidentielle appelle au dialogue.