Un scandale qui éclabousse le système de protection de l'enfance
La Ville de Paris a décidé de saisir la justice après la révélation d'images choquantes montrant un enfant placé sous la protection de l'Aide Sociale à l'Enfance (ASE) humilié par ses éducateurs. Selon les informations disponibles, ces faits gravissimes se seraient déroulés en février 2025 au foyer Jenner, géré par l'association Jean-Cotxet dans le 13e arrondissement.
Des actes d'une violence inqualifiable
Les images, diffusées sur une boucle WhatsApp professionnelle, montrent un jeune garçon torse nu, assis sur une chaise, tandis qu'un éducateur lui rase le crâne à l'aide d'une tondeuse. Selon la municipalité, cette scène a été filmée dans le but évident d'humilier l'enfant. Les échanges entre éducateurs, révélés par la presse, laissent transparaître un climat de moqueries et de mépris envers le jeune garçon.
Des justifications inacceptables
Les éducateurs impliqués ont tenté de justifier leur geste en invoquant la présence de poux, un prétendu accord de l'enfant ou une autorisation de sa mère. Des arguments que la Ville de Paris a immédiatement rejetés, soulignant qu'aucun de ces motifs ne pouvait légitimer une telle violence. « On place des enfants pour les protéger et finalement on se rend compte que, sur des vidéos prises par des tiers qui sont censés s’occuper d’eux, on se moque de l’enfant et on se retrouve avec un petit garçon qui est apeuré pendant plusieurs semaines », a déclaré l'avocat de la mère.
Une enquête administrative en cours
Parallèlement à la saisine de la justice, une enquête administrative a été ouverte, entraînant le renouvellement de l'équipe encadrante du foyer. L'enfant victime, qui a exprimé le souhait de rester dans cette structure malgré l'épisode violent, fait désormais l'objet d'une attention particulière. La mère du garçon, représentée par son avocat Axel Delaunay-Belleville, devrait porter plainte dans les prochains jours.
Un système à bout de souffle
Cet épisode s'inscrit dans un contexte plus large de crise de la protection de l'enfance en France, où les moyens alloués à l'ASE sont souvent jugés insuffisants. Les associations et syndicats dénoncent depuis des années les conditions de travail des éducateurs, ainsi que le manque de formation et de soutien psychologique. « Comment peut-on laisser des enfants entre les mains de personnes capables de tels actes ? », s'interroge un syndicaliste.
La réponse politique attendue
Alors que le gouvernement Lecornu II est confronté à de multiples crises, cette affaire pourrait bien devenir un nouveau sujet de tension. La gauche, qui dénonce régulièrement les lacunes du système, appelle à une réforme en profondeur de la protection de l'enfance.
« Il est inadmissible que des enfants placés pour être protégés subissent de telles violences. Le gouvernement doit agir sans délai pour garantir la sécurité et le bien-être de tous les mineurs sous protection », a déclaré un élu socialiste.
Un scandale qui dépasse les frontières parisiennes
Si l'affaire concerne pour l'instant uniquement Paris, elle soulève des questions sur la gestion de l'ASE dans l'ensemble du territoire. Les associations craignent que ce type de dérives ne soit pas isolé, et appellent à une mobilisation nationale pour améliorer les conditions de prise en charge des enfants placés.