Un plan sous le feu des critiques
Alors que les violences sexistes et sexuelles dans les transports continuent de monter en puissance, le gouvernement annonce un plan national censé y mettre fin. Mais les associations féministes et une partie de la gauche dénoncent un manque d'ambition et de moyens.
Un système d'alerte unifié, mais insuffisant ?
Le projet, porté par la ministre déléguée Aurore Bergé, prévoit un système d'alerte unifié avec des boutons d'appel dans les applications de transport. Un dispositif déjà testé à Orléans et Montpellier, mais dont l'efficacité reste à prouver.
Le gouvernement mise aussi sur un canal unique de transmission d'informations entre opérateurs et forces de l'ordre, une mesure saluée par certains, mais jugée trop timide par les militantes féministes.
Formation des agents : une priorité qui tarde à se concrétiser
La ministre promet que chaque agent en contact avec le public sera formé pour reconnaître et accompagner les victimes. Une annonce qui intervient alors que les chiffres sont alarmants : 91% des victimes sont des femmes, selon l'Observatoire de la Miprof.
En 2024, 3 374 victimes ont été recensées, soit une hausse de 6% par rapport à 2023. En Île-de-France, sept femmes sur dix déclarent avoir subi des violences dans les transports.
Féminisation des métiers du transport : un enjeu politique
Aurore Bergé souhaite accélérer la féminisation des métiers du transport, arguant que chaque femme dans ces postes est un repère pour les usagères. Une mesure symbolique, mais qui ne répond pas aux attentes des associations, qui réclament des wagons réservés aux femmes, comme le demande une pétition signée par 32 000 personnes.
Un plan qui arrive trop tard ?
L'annonce intervient après la tentative de viol d'une jeune Brésilienne dans le RER C, un drame qui a relancé le débat sur la sécurité des femmes dans les transports. Les critiques fusent : pourquoi attendre 2026 pour un plan qui aurait dû être mis en place depuis longtemps ?
La gauche dénonce un gouvernement trop lent à agir, tandis que l'extrême droite instrumentalise le sujet pour promouvoir des mesures sécuritaires controversées.
Un enjeu européen et international
La France n'est pas la seule concernée : des pays comme le Brésil, la Norvège ou le Canada ont déjà mis en place des mesures similaires. L'Union européenne pourrait d'ailleurs s'inspirer de ce plan pour une politique commune.
En revanche, la Russie et la Chine, souvent critiquées pour leur traitement des droits des femmes, restent en marge de ces avancées.